GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE DE 1870/71 ADREUX--post N°1 sur 22.

Il y a 150 ans se terminer la courte mais tragique guerre franco-prussienne de 1870/71.

J'ai consacré 22 chroniques de Pierlouim à ce désastreux conflit dans MtaVille. Pour ceux qui ne les ont pas lues dans le journal gratuit, je les reproduit dans ce blog "Dreux par Pierlouim.

- N°1 / 22  ---AVANT LA GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE DE 1870/71.

Il y a 150 ans, en Juin 1870, Dreux  est  une ville en plein essor économique. Depuis six ans elle est reliée à Paris par le chemin de fer. Les Drouais peuvent ainsi se rendre à la capitale en à peine 2 heures au lieu de 10 heures en diligence. Un aller-retour dans la même journée est possible. Les échanges commerciaux sont considérablement facilités et développés. Le télégraphe électrique dont les fils suivent les lignes de chemin de fer  remplace le télégraphe manuel Chappe qui était installé sur la tour grise du château de Dreux Le premier photographe professionnel Audiger est  installé à Dreux depuis 1860. Julien Esmery, en ce début 1870, fabrique et loue des sacs aux producteurs de grains de la région. En épousant une demoiselle Caron, il créera en 1893 une société Esmery-Caron qui disparaîtra en 2014.

Une voie nouvelle est  percée pour relier le centre-ville à la gare. Un travail de titan est réalisé pour niveler la pente et passer au-dessus de la Blaise. Cette «Avenue de la gare» prendra par la suite le nom d'un maire de la fin du 19ème siècle, Louis Terrier. Ce dégagement offrant un accès direct en ligne droite de la gare au centre-ville est une rareté en France, un modèle purement «Haussmannien». (Photo prise vers 1860 travaux de l'avenue de la gare)

Une couronne de nouveaux bâtiments se crée autour de la vieille ville par-delà les douves de la Blaise. L’hôtel qui deviendra vers 1950 l’actuelle mairie est la demeure du comte d’Arjuzon, chambellan de l'Empereur Napoléon III. La Sous-préfecture est logée dans un bâtiment construit en 1861. Le nouveau Palais de justice vient de s’installer dans un bâtiment  construit en ce début d’année 1870, entouré de la gendarmerie et de sa prison. De nombreuses demeures anciennes datant du Moyen Age ont malheureusement été détruites. Une maison en bois du XIIème siècle fut avant sa démolition, décrite en détail par Viollet-le-Duc dans son «Dictionnaire d’architecture».

En 55 ans de 1815 à 1870, à peine une vie d’homme, tout a changé dans l’art militaire entre l’époque de Napoléon 1er et celle de son neveu Napoléon III, La grande armée de l’oncle se déplaçait à pied, à raison de 50 Kms par jour, celle du neveu à plus 50 kms par heure grâce au chemin de fer. Trois semaines pour joindre Paris à l’Italie à pied, trois jours par le train. En 1815, les messages étaient transmis par estafette au galop d’un cheval. Le télégraphe électrique fonctionnant quelles que soient les conditions climatiques, transmet un  message en quelques secondes,  

Pour tirer avec le fusil dit de «Charleville» des armées du premier empereur, un soldat devait se tenir en position debout en chargeant la poudre noire puis la balle. Cela ne permettait de ne tirer qu’une à deux fois par minute pour une portée d’à peine 150 mètres. Le tout nouveau «chassepot» français se charge  par la culasse et permet de tirer 7 à 8 fois par minute même en position couché pour une portée de 350 mètres.

Fusil Chassepot 1866 Tulle.

Les canons au fut strié permettent en faisant tourner l’obus une meilleure pénétration dans l’air et d’augmenter la portée. Les mitrailleuses, existant déjà mais pas encore au point, seront peu utilisées. Face aux nouvelles armes, les charges de cavalerie à la Murat deviennent inutiles.

Ces progrès préfigurent une prochaine guerre plus destructive et meurtrière que les précédentes.

Dans à peine un mois, en Juillet 1870, la paix sera bousculée par un conflit «moderne» auquel la France est peu préparée face à une coalition d’états germaniques déterminée à la vaincre

A    SUIVRE.