Il y a 150 ans se terminait la courte mais tragique guerre franco-prussienne de 1870/71.
J'ai consacré 22 chroniques de Pierlouim à ce désastreux conflit dans MtaVille. Pour ceux qui ne les ont pas lues dans le journal gratuit, je les reproduit dans ce blog "Dreux par Pierlouim".
GUERRE DE 1870 A DREUX :
LES EVENEMENTS DE LA COMMUNE DE PARIS.
Le 10 Mai 1871, la guerre franco-prussienne de 1870-71 se terminait par la signature du traité de Francfort sur le Main, par Jules Favre représentant le gouvernement provisoire de la troisième république française et le chancelier Bismarck pour le nouvel Empire Allemand. La France cédait l’Alsace et la Lorraine et devait ainsi payer une énorme indemnité au vainqueur et accepter une occupation de l’armée allemande de plusieurs mois. L’Empereur Napoléon III, après la défaite de Sedan et son abdication le 3 septembre 1870, était détenu prisonnier dans un château en Allemagne prés de Kassel. En Mars 1871, il prit le chemin de l’exil en Angleterre.
Depuis février 1871 un mouvement insurrectionnel régnait dans Paris assiégé, les parisiens n’acceptant pas de se rendre aussi facilement aux Allemands. Le 10 mars, l'Assemblée nationale décida de se transférer de Bordeaux à Versailles (prés du commandement allemand) et non à Paris, par crainte de troubles révolutionnaires. L'Assemblée nationale, élue le 8 février 1871, était majoritairement conservatrice voire monarchiste. La nouvelle République, dirigée par l'ambigu Adolphe Thiers, semblait fragile.
C'est dans ces conditions qu'éclata, le 18 mars 1871, une insurrection populaire dans la capitale. La « Commune » fut proclamée, mélange d'un républicanisme radical et des différentes tendances du socialisme français (Karl Marx suivit ainsi avec intérêt les événements parisiens).
La réaction à cette sécession fut terrible de la part des « Versaillais » troupes régulières commandées de Versailles par le gouvernement d’Adolphe Thiers. Ce fut la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai. Les « fédérés » membres de la garde nationale de la Commune de Paris seront exterminés par les troupes des « Versaillais ». Le bilan serait d’environ 25 000 morts. Le mouvement ouvrier français fut décapité. Mais la Commune lui fournira, pour longtemps, une origine mythique, en même temps qu'elle accentuera la méfiance des socialistes envers la République. Ce qui explique la difficulté et les débats sur la légitimité d’une célébration en 2021 des 150 ans de la commune de Paris de 1871.
La ville de Dreux se sentait peu concernée par la révolte des ouvriers parisiens. Sa population était restée conservatrice et agricole. Du 23 au 26 mai 1871, les communards incendièrent de nombreux bâtiments emblématiques comme l’ancien Palais de Napoléon III, les Tuileries et l’Hôtel de Ville. Une escouade de 18 pompiers drouais fut envoyée à Paris pour aider à éteindre les incendies. Partie par le train, elle fut rejointe par des pompiers de St Germain sur Eure et de Houdan. A leur retour, les pompiers furent accueillis comme des héros à la gare de Dreux.
Tout ce qu’avait rêvé le gouvernement de la commune devint peu à peu réalité dans les décennies qui suivirent ces évènements tragiques : la séparation de l'Église et de l'État, la gratuité de l'enseignement, la laïcité, l’égalité entre hommes et femmes, etc... Deux chants emblématiques témoignent de cette période terrible de 72 jours : « Le temps des cerises » et « l’Internationale. ». Sans avoir soutenu la Commune, Victor Hugo, député de la Seine, rendit hommage aux vaincus après ces événements. Ce qui lui vaudra de perdre son siège en janvier 1872 : « La commune une bonne chose mal faite ». Plusieurs Drouais participèrent à l’insurrection de la Commune de Paris. Charles Delescluze en fut le plus célèbre. (À suivre)
A SUIVRE.
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