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AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse
drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :de
1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire
en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..
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1 9 5 4-(Troisième et dernière partie)
Revenons à ma petite personne :
J’ai été opéré des végétations dans le nez a l’âge de deux ans, mais elles ont repoussé et en plus les amygdales dans la gorges ont trop grossi. Il va falloir m’enlever tout cela. Je suis donc opéré chez le Docteur PEZE.
Un monsieur qui l’aide me met un masque sur la bouche, je respire, une odeur de moutarde et oups, je m’endors.
A mon réveil je suis agité, je bredouille en essayant d’ hurler des mots, plutôt des onomatopées « Bagamoyoo !!. Bagamoyoo !! »
Le Docteur PEZE est surpris et se moque de moi « Qu’est-ce que tu nous baragouines donc là ? »
Je sors peu à peu des brumes de l’anesthésie. Je rêvais ou plutôt je cauchemardais d’une
histoire que
je lis dans le journal de Maman « Femmes d’Aujourd’hui » dans un supplément détachable réservé à nous, les enfants. Cette histoire est celle de Moustache et Trottinette
dans l’Ile Mystérieuse.
Une histoire de bons sauvages africains cannibales. (Voir un passage dans les illustrations pour 1954) Une de ces histoires qu’il ne sera plus possible de raconter dans bien plus tard.
-Histoire parue dans le supplément détachable de l’hebdomadaire « Femmes d’Aujourd’hui »-1954.Moustache et Trottinette dans l’ile
mystérieuse. Texte et dessins de Calvo-Histoire parue dans le supplément détachable de l’hebdomadaire « Femmes d’Aujourd’hui »-.
Mais le dessinateur CALVO ne peut en aucun cas être traité de raciste (tient le vilain
mot est lâché), car il est tout simplement un homme des années cinquante. Il a, juste avant la fin de la guerre dessiné un magnifique album :
« La guerre chez les animaux : la bête est morte ». Un étonnant et féroce réquisitoire contre le nazisme et contre tout racisme. Un camarade a apporté ce livre en classe. Et nous
l’avons tous lu avec avidité
Je suis à la maison, dans mon lit, le nez et la gorge me font mal. Le docteur a dit à mes parents qu’il fallait que je mange froid voire glacé pour aider à la cicatrisation des plaies. Papa, m’a apporté de chez la pâtisserie LELOUP, la meilleure de la ville, de la glace au café. C’est la première fois que je mange de la glace. Comme nous n’avons pas encore de réfrigérateur à la maison, la glace fond très vite. Papa, autant pour satisfaire ma gourmandise que pour cicatriser mes plaies, retournera plusieurs fois à la ville pour me rapporter cette gourmandise médicament froide. Je garderai longtemps la passion de la glace au parfum café.
Je reçois aussi de maman plusieurs livres, dont un album des aventures de Tintin. « Le temple du soleil » que vais pouvoir dévorer, une cuiller de glace à la main. Attention aux taches.
Je vais aussi de temps en temps au cinéma EDEN avec mes parents. Dernièrement je suis allé voir « Vingt mille lieues sous les mers».Une des premières images du film m’obsède et me fait cauchemarder. Les yeux jaunes du monstre brillants dans la nuit, qui, au ras de l’eau dans un bouillonnement d’écume fonce vers sa proie. En fait les phares du sous marin Nautilus qui, lancé à pleine allure va éperonner un navire marchand pour le pirater.
Cette image va me poursuivre longtemps dans mes terreurs
enfantines…..
Bande annonce du film avec les images qui m'ont terrifié pendant mon enfance :
Cette année 1954 a été pour moi une année importante. La première année qui me laisse des souvenirs, comment dire, détaillés ou plutôt réfléchis. Des souvenirs non pas purement anecdotiques mais reliés à tout ce qui se passe autour de moi. A l’environnement social pourrait-on dire. Je commence à avoir conscience qu’il y a mon quotidien, ma petite vie douillette, mais aussi autour de moi d’autres gens qui vivent différemment et souvent plus mal que moi et aussi que l’histoire est en marche.
Laissons passer quelques semaines..
Et au début du mois de septembre le feuilleton reprendra à l'année 1955.
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