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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 07:00

AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..

Pour vous permettre de lireou relire  le feuilleton depuis le début :
cliquez sur :
 
http://dreux-par-pierlouim.over-blog.com/categorie-10834511.html
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 1 9 5 5-(Troisième partie)

 

 

Malgré les jeudi passés à la maison et le patronage laïque, maman ne sait pas toujours que faire de moi les jours sans école.  

Alors elle m’emmène à son travail, à la quincaillerie GOVIN, rue Porte Chartraine, où elle est comptable facturière, dactylo enfin un peu tout sauf la vente et la caisse. Sa patronne accepte ma présence à condition que je n’empêche pas maman de travailler.

Les bureaux se trouvent derrière la boutique, les fenêtres donnent directement sur la rivière, la Blaise.

Je m’installe sur une petite table en face de maman qui écrit, tape à la machine. Elle  tourne la manivelle d’une machine à calculer, dans un bruit de moulin à café. Elle compte, recompte…

Moi, je lis, je dessine, fais mes devoirs, rêvasse en observant par la fenêtre la rivière et les gens qui passent sur le pont de la porte chartraine. Il m’arrive d’aider maman pour de petits travaux de classement ou de mise sous enveloppes de courrier.  Je descends aussi au lavoir qui donne directement sur la rivière, profonde à cet endroit d’à peine un mètre. Je regarde l’eau couler. Il m’arrive d’y pêcher de petits poissons, des vairons que je garde dans un grand bocal à la maison, certains y survivent plusieurs mois. De temps en temps maman me laisse sortir dans la grande rue pour me promener les jours de marché. Je reviens la chercher dans son bureau pour remonter à la maison, elle sur sa grande bicyclette de dame et moi sur mon petit vélo rouge.

  Maman voudrait bien m’envoyer faire un séjour en colonie de vacances. Cela me changerait les idées au lieu de rester seul à la maison pendant que mes parents travaillent (ils n’ont que quinze jours de vacances).

Le cercle laïque possède deux colonies de vacances. Une, à la mer, St-Brévin les pins et l’autre à la montagne, Habère Poche prés de Thonon les bains. Laquelle choisir ?

Mais le docteur POTEAU, drôle de nom n’est ce pas pour un médecin scolaire ? a tranché. Il me trouve un peu trop nerveux pour subir le vent iodé et le va et viens des vagues. Il préconise de m’envoyer à l’air pur et frais de la montagne. Cela fera du bien à mes bronches, un peu faiblardes….

Moi j’y tiens pas trop à la montagne, je préférais la mer.

Maman qui a peu voyagé et ne connaît pas les montagnes me dit : -« tu verras au retour tu me diras combien c’est beau »

-Vexé je lui réponds que je lui dirais au retour que c’est moche les montagnes

 

HABERE POCHE.

L’arrivée en car depuis Dreux, dans la vallée verte, les montagnes se dessinant, à peine visibles, ombres furtives, dans la pénombre du soir couchant, cette impression de découverte et de présence étrange restera un des meilleurs souvenirs de mon enfance. Le lendemain matin je suis un des premier levé pour découvrir la montagne en plein jour…..

Un vieux chalet acheté depuis peu et transformé sommairement pour recevoir soixante gamins dont une partie dors sous une immense tente. Il y aencore de la paille et des outils agricoles dans le grenier…
 

Il y a trois séjours de trois semaines pendant l’été, du 14 juillet au 15 septembre. Le séjour de septembre est consacré aux grandes filles (entre 12 et 14 ans). Nous ne sommes que onze petits garçons (9/10 ans) avec elles. Il faut bien avouer que nous n’avons pas de scrupules à nous faire  dorloter par la  cinquantaine de demoiselles qui nous entourent. Notamment lors des marches un peu longues, pendant lesquelles, certaines « grandes » portent nos sacs à dos…

Je découvre les jeux de pistes, les barrages faits avec des cailloux dans les petits torrents, les excursions en car, la traversée du lac Léman en bateau, bref comme on dira plus tard je « m’éclate »….

 

Pierlouim le bigleux à lunettes, sage tapi dans l'herbe, ou dépenaillé la casquette de travers.
Une vieille dame toujours habillée en noir, qui habite du coté de Chartres  et qui est venue avec nous en car,  nous fait la cuisine. Elle remplit de lait des petits pots en verre placés en bain marie dans une immense lessiveuse, qu’elle met à chauffer sur la cuisinière fonctionnant au bois. C’est la première fois que je mange des yaourts. C’est drôlement bon. C’est le début d’une grande passion avec celle des fromages de Savoie, la tomme et le reblochon. Et aussi celle des myrtilles que nous cueillions dans les bois..

Je reviendrai absolument ravi de mon premier séjour en colonie et pressé d’y retourner l’année prochaine, alors qu’au départ je ne voulais pas y aller.

 

 

A la rentrée scolaire, je change de maître d’école, les choses commencent à devenir sérieuses. C’est le CM1. A la fin de l’année scolaire, je resterai peut être dans la section qui prépare l’examen d’entrée au collège Rotrou (sept ou huit élèves seulement) sinon je continuerai vers le certif et l’apprentissage à 14 ans  comme les vingt autres élèves. Moi qui voudrai être instituteur. 

 

Mais pour l’instant la vie continue. Ca barde  de plus en plus en Algérie, le contingent est rappelé.  Un nouveau terme naît après la conférence de Bandung : le « tiers monde ».

Des trucs nouveaux en Amérique, l’invention du micro-onde, le premier restaurant Mac Donald, l’ouverture de Disneyland en Californie. Présentation de la DS, une voiture révolutionnaire par Citroën. Louison Bobet remporte pour la troisième fois consécutive le tour de France. Vas y Bobet !!! 

Une chanson que j’entends à la T.S.F. me donne le frisson, l’introduction au violon.urtout.  Il s’agit de l’âme des poètes de Charles Trenet. (en fait chanson de 1951).

 

 

Je termine l’année chez les cousins de Paris près des Buttes- Chaumont. Ils habitent un petit pavillon au fond d’un jardin. Un petit havre de paix aux pieds d’immeubles 1900.

Cela va être  pour moi pendant près de vingt ans la tradition. A Paris pour les fêtes et une partie de mes vacances scolaires.

A SUIVRE : Jeudi prochain : 1956.

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