Cette semaine paraît dans le
"DROUAIS MAGAZINE"'
la trentième Durocasserie :
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DEFUNTS DROUAIS.
Voici novembre, mois du souvenir et du recueillement. Tandis que la Toussaint fleurit les cimétières pourquoi ne pas retracer le destin d'outre-tombe des défunts enterrés à Dreux.
Aussi bien les Drouais anonyme que les têtes couronnées de la Chapelle royale.
CIMETIERES DROUAIS
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A Dreux, pendant des siècles, on enterra les morts autour des deux églises de la ville : A St Pierre,à l'emplacement de l'actuel monument aux morts et à
St Jean, à l'angle des rues St Jean et des Capucins.
Le voisinage des morts n'effrayait pas les vivants et la présence des cimetières au c
coeur des villes semblait toute naturelle. C'et seulement au XVIII°siècle que les soucis d'hygiène et d'urbanisme
poussèrent le roi Louis XVI à ordonner en 1776 de transporter hors des cités les cimetières qui pouvaient nuire à la salubrité publique.
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Les édiles Drouais vont longtemps tergiverser pour trouver l'emplacement d'un cimetière. Les bonnes âmes drouaises arguaient « Notre brave curé qui pourtant vivait tout prés des tombes est mort à plus de 90 ans et encore d’une mauvaise chute. C’est la preuve qu’il n’est
pas malsain de vivre prés des morts. »
Mais la Révolution va accélérer les choses. En 1796 L'église St jean et son
cimetière sont vendus comme bien nationaux.
Vu l'urgence de trouver un terrain, la municipalité reçu en Avril 1797 de la ci-devant duchesse d'Orléans la jouissance d'un terrain formé en partie d'un vaste fossé longeant la muraille de
l'ancien château. A cet endroit se trouvait l'ancien jeu de paume devenu le champ de Mars à la révolution et où la Fête de la Fédération eut lieu le 14 Juillet
1790.
Le cimetière St Pierre fut peu à peu transféré et transformé en lieu public
L'actuel cimetière qui reçoit
depuis plus de deux siècles les dépouilles des défunts drouais s'avère insuffisant. Un "nouveau " cimetière a été créé il y a quelques années, non loin de l'ancien à la
"sablonnière".
LES DEFUNTS DU ROI LOUIS PHILIPPE
Louis duc de Penthièvre (un petit fils de
Louis XIV et de Mme de Montespan), hérita au décès du Comtes d' Eu en 1775 des châteaux de Dreux et
d’Anet. Il devint ainsi le dernier Comte de Dreux. .
En 1783, il du céder à Louis XVI son château familial de Rambouillet contre le château de la Ferté-Vidame. Les revenus annuels de ses nombreuses propriétés évalués à 17 millions d'Euros en faisaient l'un des hommes les plus riches d'Europe.
En quittant Rambouillet où il était né et qu'il avait tant aimé, le duc de Penthièvre emportait les neuf cercueils de ses
parents et de six de ses enfants qu'il alla déposer à Dreux. Il fut lui même inhumé dans l'abbatiale St Etienne à sa mort en 1793. Mort naturelle, car le duc de Penthièvre fut peu inquiété
par la révolution étant apprécié par le peuple. Mais il fut ébranlé par la mort de sa belle fille la duchesse de Lamballe et la mort de Louis
XVI.
Huit mois après, les tombes
furent profanées et les corps jetés dans une fosse commune. L'abbatiale St Étienne fut vendue comme bien public et rasée.
A la mort du Duc de Penthièvre,
sa fille, Louise marie Adélaïde était la seule survivante de ses 7 enfants. Elle fut mariée à Philippe d’Orléans "égalité" qui vota la mort de Louis XVI et fut lui même guillotiné en 1793.
En 1816, après son retour d’exil, de la duchesse d’Orléans, étant la seule héritière, racheta les ruines du château de Dreux. Elle fit construire une chapelle pour recueillir les restes de ses
aïeux.
Après son décès, son fils devenu le roi Louis Philippe 1er, va décider d'agrandir la chapelle et de faire de Dreux la nécropole royale au lieu de la basilique de St
Denis.
Le 23 Avril 1844, le Roi Louis
Philippe 1er ayant 71 ans décida lui même de placer les ossements de ses ancêtres dans le caveau "définitif".
Victor HUGO a relaté cette scène dans "Choses vues" :
"Le roi fit apporter le cercueil et le fit ouvrir. Il était seul dans le caveau avec le
chapelein et deux aides de camp. Un autre cercueil plus grand et plus solide avait été préparé. Le roi prit lui-même et de sa main les ossements de ses aïeux l'un après l'autre dans le cercueil
brisé et les rangea avec soin dans le cercueil nouveau. Il ne souffrit pas que personne autre y touchât. De temps en temps il comptait les crânes et disait :"Ceci est Monsieur le duc de
Penthièvre. Ceci est Monsieur le comte de Beaujolais. Puis il complétait de son mieux et comme il pouvait chaque groupe d'ossements.
Cette cérémonie dura de neuf heures du matin à sept heures du soir, sans que le roi prît de
repos ni de nourriture.".
Le roi Louis Philippe est mort en exil en Angleterre en 1850. Sa dépouille reviendra à Dreux en 1876. La Chapelle St Louis de Dreux devint alors vraiment "royale".
Dans quinze jours je vous raconterai la vie à DREUX pendant la "grande guerre" de 14/18. .
A bientôt si Dreux le veut bien.
Pierlouim..
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