Dans le numéro 05 du nouveau magazine de notre ville : «Dreux Mta Ville» paraissait la troisième chronique de PIERLOUIM.
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3- AU NOM DE DREUX.
Notre ville a un nom monosyllabique, ce qui est peu commun en France (comme Douai, Caen, Lyon): DREUX, avec un «R» au milieu imprononçable pour un Anglo-saxon et un «X» non prononcé. Pourquoi Dreux est Dreux, d’où vient le nom de Dreux ?
La réponse étant complexe, je vais y consacrer deux chroniques.
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1-La cité des Druides.
-En 1821 le jeune Victor Hugo âgé de 19 ans fit un voyage à Dreux à la recherche de sa bien-aimée Adèle. Les parents avaient éloigné leur jeune fille de ce prétendant poète sans le sou, en la cachant à Dreux. Avant de retrouver son Adèle, Victor fit un peu de tourisme dans Dreux et écrivit à son ami Alfred de VIGNY, alors militaire à Rouen:
« Mon Cher Alfred, il n’y a aucun monument druidique. DREUX a donné son nom aux Druides, et ils ne lui ont point laissé de vestiges. J’en suis fâché pour eux, pour la ville et pour moi. »
-Victor Hugo était influencé par les historiens du XIX° siècle qui faisaient un amalgame facile entre les mots Druides et Dreux. C’était tentant car la région drouaise se trouvait avant l’arrivée des Romains au centre d’une immense forêt, dans laquelle se tenait tous les ans des assemblées de Druides, prêtres de la religion druidique. Le nom Druide signifierait selon certains, «hommes des chênes» de drew, dreu «le chêne». La forêt de Dreux fut longtemps nommée forêt de Crothais, car elle aurait servi de demeure à un druide dénommé Crothos, envoyé à Athènes pour y présenter la philosophie druidique.
-Les historiens drouais du XIX° siècle relayaient ainsi volontiers les croyances du Moyen Age. La ville de Dreux aurait été bâtie par Dryus, 4° roi des Gaules, en l’an 443 après le déluge. Tout ceci n’a aucune réalité historique et ne serait que légendes.
-Dreux fut cependant longtemps dénommé la «Ville des Druides».
-L’almanach drouais entre 1900 et 1930 s’appelait «Le Druide». L’association musicale drouaise, école de musique, orchestre et fanfare s’appelait la «lyre druidique». (1900/1970). L’ancêtre de Miss Agglo fut «Reine des Druides» vers 1980.
-Le gui coupé en cérémonie par les Druides offert au nouvel an se retrouve dans la légendaire devise de Dreux «A gui l’an neuf». La revue mensuelle du patronage Saint Jean vers 1920/40 avait pour nom «Le Gui».
De ces pratiques celtiques provient aussi l’antique procession des Flambarts, transformée de nos jours en carnaval. Mais le nom de Dreux n’aurait rien à voir avec celui des prêtres à la serpe d’or, coupeurs de gui.
-En 1959, sous le chapiteau du «Radio Circus» planté place Mésirard à Dreux, l’animateur de RTL Marcel Fort saluait ainsi son auditoire du jeu radiophonique «Quitte ou double» par un tonitruant: «Salut les Durocassiens et durocassiennes!» L’assistance riait aux éclats de cette bizarre dénomination.
-Comment doit-on appeler les habitants de Dreux.? Le Larousse répond : «Drouais et Drouaises». Le malicieux présentateur n’avait pas tout à fait tort. Il déformait simplement le nom des habitants de l’époque gauloise de la région drouaise: les Durocasses dont les Drouais sont les lointains descendants.
C’est ce que nous verrons dans quinze jours.
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La première émission "Si Dreux m'était conté " Sur RTV 95,7 du 08 Mars dernier avait aussi pour théme "Le nom de Dreux".
Pour l'écouter en Podcast.