Dans le numéro 10 du journal «Dreux Mta Ville» le 03 mai dernier parassait la huitième chronique de PIERLOUIM. Les romains étaient arrivés à Dreux.
====================================================
8-LES ROMAINS A DREUX
Nous sommes en moins 50 avant Jésus Christ. Les Romains s’installent chez nos ancêtres les Durocasses. Les vainqueurs de Vercingétorix à Alésia occupent la Gaule, et pour la tenir en main ils s’assurent les endroits stratégiques en y installant des garnisons de légionnaires. Les Romains s’établissent donc solidement sur la colline au-dessus de la vallée de la Blaise, contrôlant ainsi plusieurs voies importantes qui se croisent à Dreux.
A l’emplacement actuel du Grand Carrefour (Grande rue, Parisis, Teinturiers et Orfeuil) se rencontraient alors de nombreuses voies qui traversaient la région: de Bourges à Lillebonne, qui à l’époque était un port important sur la Seine avant Le Havre. On trouve encore des traces de cette voie romaine le long de la N154:.de Paris à Rouen et de Paris à Cherbourg.
Ces voies que l’on a appelées «Romaines» existaient en fait bien avant l’arrivée des Romains. Jules César a avoué dans son «histoire des Gaules» qu’il n’aurait pas aussi facilement conquis la Gaule, sans ces routes tracées par les Gaulois. Les Romains ont transformé les routes gauloises en les pavant. La rue du «Vieux Pavé» à Dreux doit son nom, probablement à un vestige au Moyen Age d’une de ces voies romaines
C’est bien grâce à une carte des voies romaines dite de Peutinger et à l’itinéraire d’Antonin, (deux documents du III° siècle), que l’on connait le nom de Durocassio. C’est à partir de ces inscriptions romaines que l’on a déduit que le nom de ce peuple était Durocasse. Les Romains en unifiant la Gaule ont effacé les frontières entre les Carnutes et les autres peuples gaulois. Les Durocasses disparurent de l’Histoire, perdirent leur monnaie en métal dit «potin» et leur rôle de garde-frontières et douaniers pour les Carnutes, aux embouchures de l’Avre et de la Blaise dans l’Eure.
Les Romains s’installèrent donc à l’emplacement de ce qui est maintenant le parc de la Chapelle Royale. Une légion y tint en permanence un campement. Une légion romaine, selon la période, comportait de 3000 à 6000 hommes. Il fallait donc de la place pour héberger une telle troupe, même si l’été, une grande partie allait guerroyer aux limites de l’Empire. Pour protéger cette garnison, furent édifiés des murailles et surtout de profonds fossés. Il est admis que l’actuelle rue de Lamballe (qui descend du cimetière à la grande falaise) a été creusée pour protéger le flanc ouest du camp retranché. Un vrai travail de «Romain.» Le cimetière ancien peut aussi être un vestige de fossé de cette époque.
En 1973, rue St Thibault, à l’emplacement de l’actuel commissariat de police, fut trouvé un trésor: de nombreuses pièces romaines datant de l’Empereur Valérien (vers 250 après J.C) et probablement cachées lors des premiers raids des invasions «barbares».
L’occupation romaine à Dreux, comme en Gaule durera près de quatre siècles. Une longue durée que l’on a qualifiée de «Paix romaine» pendant laquelle la région drouaise va bénéficier de calme et de prospérité, mais aussi d’oubli car il ne reste que peu de traces visibles de cette occupation, contrairement au site romain magnifique de Gisacum à Evreux. Les habitants de la région drouaise, les Durocasses s’étant fondus dans la masse des Gallo Romains, ne réapparaitront dans l’histoire que quatre siècles plus tard, avec l’arrivée des Francs et des Mérovingiens, sous le nom de Drouais.
Et la ville de Dreux va peu à peu apparaître sous sa colline et son château. C’est ce que nous verrons la prochaine fois