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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 07:00

AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..

Pour vous permettre de lire ou relire  le feuilleton depuis le
début :cliquez sur :
 http://dreux-par-pierlouim.over-blog.com/categorie-10834511.html
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1 9 5 9- La pension (Quatrième partie.)

Une nouvelle semaine commence…

 

jules ferry affiche avec annexe.G 8442Le Collége National Technique et Moderne  Jules ferry changera plusieurs fois de statut entre 1959 et 1967 pour finir lycée d’Etat. Mais entre nous, nous appelons notre bahut la « boite à Jules. ». Ce n’est pas le « bon «  lycée de Versailles. Le vrai de vrai, celui des bourgeois Versaillais, c’est le lycée Hoche. Ils nous regardent de haut, ceux de Hoche, quand nous nous croisons dans la rue. Cela se règle souvent sur le terrain du stade Montbauron ou celui de Porchefontaine  en particulier pendant les matchs de rugby du jeudi après midi. Moi je reste toujours prudemment spectateur. Je suis bigleux et peu sportif.

Les bâtiments du de la boite à Jules sont situés pas trés loin du château de Versailles. Dans le quartier St Louis presque en face de la cathédrale, coincés entre le petit séminaire (le grand est un peu plus loin vers la gare des chantiers), le potager du roi où loge l’école d’horticulture et par derrière, la pièce d’eau des Suisses.

La ville de Versailles en cette année 1959, à part une certaine haute bourgeoisie est peuplée en grande partie de militaires (casernes des écuries petites et grandes, d’annexes directes du château, de l’avenue de Sceaux et de bien d’autres endroits) de futurs curés (deux séminaires, l’écrivain Roger Peyrefitte en a parlé dans ses bouquins) de collégiens et  lycéens.

Un petit truc rigolo : de la cour de récréation et même de l’intérieur des classes on entend très nettement braire de façon incongrue l’âne qui broute dans le jardin du séminaire. Ce qui donne de l’animation pendant les cours et le rappel à l’ordre des professeurs.  

Le bâtiment de l’internat est celui d’un ancien hôtel particulier du 18ème siècle. Il parait  qu’un architecte de l’époque se serait offert ce bâtiment avec les pierres non utilisées lors de la construction de la cathédrale st Louis dont il en était le maître d’œuvre. Assez difficile à croire n’est-ce pas ?

Un grand bâtiment en brique lui fait face de l’autre côté d’une cour bordée d’arbres. Il comporte les bureaux administratifs (celui du Directeur, du surveillant général  de l’intendant). Et sur trois étages, la majorité des classes.

La « boite à Jules » est un grand bahut qui va de la classe de  sixième au bac, (bac classique en deux parties) avec des sections techniques (prépa aux écoles d'ingénieur) et même un centre d’apprentissage. Prés de deux mille élèves. Tous des garçons, bien sûr Les internes, désignés par leur blouse grise sont un peu moins de quatre cent.

Ma blouse est un peu trop longue pour moi, de grise bien repassée elle devient en fin semaine un chiffon souvent déchiré, toujours maculé de tâches multiples et variées. De la sauce du repas à l’encre bleu noir en passant par plein d’autre choses souvent peu recommandables. Je perds régulièrement la ceinture en tissus

Petit à petit j’apprends le métier difficile de collégien catégorie interne. C’est parfois douloureux, mais j’organise comme je peux ma nouvelle vie, je l’apprivoise. Je m’habitue peu à peu aux obligations d’étudier, de respecter le règlement interne, de vivre  au rythme imposé par la collectivité. Je résiste même aux vexations qu’essayent de nous infliger les anciens en voulant copier le bizutage de l’école d’horticulture proche. Le surgé heureusement veille  Je commence à pratiquer une tactique que j’aurais toute ma vie : Me fondre dans le groupe, m’y faire apprécier, mais en gardant toujours mon indépendance et ma liberté d’esprit et de mouvement. Mais cela peut  conduire à une certaine solitude que j’assume pleinement.

 

Le Directeur, Monsieur Jousse est un homme âgé, prés de la retraite c’est un ancien de jules ferry dessin Jousse.IMG 843714/18. Un homme assez effacé. Nous le voyons peu, nous les élèves. C’est le surveillant général, le « surgé » qui est pratiquement notre interlocuteur unique.

Quelque jours avant le onze Novembre, je suis désigné (je ne sais pourquoi ni comment) avec une bonne dizaines de mes camarades pour assister à une petite cérémonie du souvenir. Nous nous réunissons dans le vestibule d’entrée en face de la loge de la concierge devant une plaque en marbre sur laquelle sont gravés les noms des professeurs et personnels de l’école « morts pour la France » lors des deux guerres mondiales. Monsieur Jousse est présent, en costume gris vert, des décorations multicolores accrochées sur sa poitrine. Son visage est sombre. Il nous tient un petit discours sur la guerre, l’héroïsme, les valeurs de la république etc. Puis, lentement, presque à voix basse, il nous parle de sa propre expérience. Engagé à 18 ans, Verdun, le Chemin des Dames. Inconsciemment je pense à mon grand-père tué à Verdun. Il nous dit aussi que le 11 novembre 1918, il se trouvait dans un hôpital militaire à la suite d’une blessure. Cela nous explique pourquoi Mr Jousse claudique en marchant. Une certaine émotion s’empare de mes camarades et moi. Les adultes présents semblent aussi émus que nous

L’apprentissage de ma nouvelle condition tire à sa fin. Je deviens peu à peu un pro de l’internat collégien.

L’année 1959 se termine en douceur pour moi. Je n’ai jamais autant apprécié les vacances scolaires. J’en profite pour me faire chouchouter par mes parents. Me retrouver seul dans une chambre, dans un lit normal, prendre mes repas dans le calme, faire ma toilette confortablement, me lever et me coucher un peu aux horaires qui me conviennent, ne plus être coincé entre les quatre murs de la cour de récréation, sortir dans Dreux, faire du vélo à la campagne. .Quel bonheur retrouvé pour quelques jours.

 

L’année 1959 apporte aussi beaucoup de changements :

-En France :

-Une nouvelle république, la cinquième.

-Un nouveau Président, le Général de Gaulle.

-Un nouveau Franc prévu pour le premier Janvier de l’an prochain.

-Un ancien ministre de la quatrième république se fait canarder au bazooka Avenue de l’Observatoire à Paris. Bizarre autant qu’étrange.

-Un beau mariage : BB, Brigitte Bardot  se marie avec un presque inconnu Jacques Charrier.

-Mais aussi de  tristes nouvelles :

 La disparition de Boris Vian, de Gérard Philipe.

 Une catastrophe nationale (prés de 400 morts) : Le barrage de Malpasset craque en lâchant une vague de dix mètres de haut qui dévale à soixante-dix kilomètres heure jusqu’à Fréjus et la mer en dévastant tout sur son passage.

-Dans le monde : Il y a des gens bizarre à New York : les beatniks….

-A Cuba le début du règne des barbus.

-Le Dalaï Lama quitte le Tibet sous occupation chinoise.

-La « guerre » d’Algérie se durcit.Les révoltes sanglantes commencent au Congo Belge.

-La liberté, la démocratie sont des valeurs encore peu partagée dans ce bas monde. Peut être qu’un jour….

-A Dreux : Début décembre, Edith Piaf s’écroule dans son tour de chant à la salle des fêtes. C’est le début pour elle d’un long calvaire.

-Maurice VIOLLETTE (89 ans) maire de Dreux depuis 1908 laisse son fauteuil municipal à Georges RASTEL.

 

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 07:00


Paraîssait dans le "DrouaisMagazine" de la semaine dernière , 
le onzième numéro de  la Chronique :
DREUX PRIS DANS LA TOILE
 :
Sites Web et blogs sur Dreux et sa région.
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LA CHAPELLE ROYALE DE DREUX.

 

Le monument le plus visité de Dreux  possède un site intéressant sur le web.

 

http://www.chapelle-royale-dreux.com/

 

 Vous y trouverez  de nombreux renseignements pratiques :

-le passé historique de la Chapelle Royale Saint Louis et la présentation des œuvres remarquables du XIXème siècle qu’elle recèle.

-Les horaires et conditions de  visites : Fermée pendant la période d’hiver (sauf pour les groupes) la  Chapelle Royale est à nouveau ouverte (depuis le 1er Avril) pour les visites individuelles.

Profitez du printemps pour visiter ou revoir ce magnifique  monument drouais.

chapelle Royale MG 3138 

La chapelle Royale recueille les sépultures de la famille d’Orléans et du Roi Louis-Philippe Elle conserve un ensemble de gisants constituant une exceptionnelle collection de sculptures funéraires. L’édifice constitue un bel exemple d’architecture du XIXème siècle auquel les vitraux de Sèvres apportent un éclat particulier. Tous ces éléments nés du talent des plus grands artistes du XIXe siècle font de la Chapelle royale un témoin privilégié de son temps :

 

Mais la Chapelle St Louis  est plus  qu’une nécropole royale, elle est aussi :

 

-Une magnifique salle de concerts :

 -Samedi 12 juin 2010 à 20h30 : Concert exceptionnel de gospel américain avec Léa GILMORE pour le 9ème Festival International de Gospel et Negro Spiritual de Chartres
-Dimanche 13 juin 2010 à 18h30 : Conservatoire intercommunal de Dreux agglomération Département Voix. Chœurs et Cordes 

 

-Un cadre idéal pour l’organisation de séminaires et de réceptions privées.

 

La Chapelle Royale participera  à la nuit des musées le 15 Mai et aux journées du patrimoine les 18 et 19 Septembre 2010.


Naturalies2010
 

N’oubliez pas le 17 et 18 avril 2010
les 5èmes NATURALIES,
marché aux plantes dans le second parc de la Chapelle Royale (ouvert exceptionnellement à cette occasion.).

 





N’hésitez pas chers amis Drouais à me proposer les sites de notre région que je pourrais oublier. A bientôt sur la toile.

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 07:00


 Paraît cette semaine  dans le 
"DROUAIS MAGAZINE"'
la quarante et unième  DUROCASSERIE: 

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1870 : UNE GUERRE MECONNUE.


La mémoire collective fait peu de cas de la guerre de 1870, une défaite humiliante faisant  perdre à la France l’Alsace et la Lorraine. Pourtant cette guerre fut déterminante car elle porta en germe  les deux guerres dites mondiales .


Les causes :
Un empire finissant (le second français, avec Napoléon le troisième) contre un Empire (l’Allemand) en devenir. Le trône d’Espagne est vacant. Un prince Allemand se présente à la succession, L’Empereur français n’est pas d’accord. Le Roi Guillaume de Prusse accepte cependant l’effacement de son poulain. Mais, par la célèbre « dépêche d’Ems » bidouillée par le chancelier Bismarck, la France croit à un affront et déclare la guerre à la Prusse le 19 Juillet 1870. Voyant la Prusse attaquée, les «petits» états allemands se rallient au ravissement de Bismarck qui voit ainsi se reconstituer l’Empire Allemand.


Cette guerre courte (à peine huit mois), est « moderne » exploitant toutes les techniques et progrès industriels du XIX °  siècle :


1870 chasseurs à pieds 1870
-Le télégraphe 
: La dépêche d’Ems en est le symbole. Les télégrammes arrivent plus vites qu’un cheval au galop.
Mais les fils une fois coupés par l’ennemi, l’information ne passe plus.


-Le chemin de fer : Le transport par train des troupes et du matériel vers le front favorise une mobilisation  rapide. Mais par manque de coordination, la mobilisation de l'armée française se fit
avec beaucoup de confusion.

(Photo : "Mobiles" se battant prés de lignes de chemin de fer et de télégraphe.) 

-Les fusils :
Le fameux « chassepot » français se charge par la culasse et non par la bouche comme du temps de Napoléon 1er. Cela permet aux soldats de tirer et de recharger 6 fois par minute même en position couché. Ce qui favorise les embuscades. Le chassepot est de meilleure efficacité que le fusil allemand.
Mais les cartouches étant fabriquées en Belgique les Français vont vite manquer de munitions.
1870wp4aa9455a

-Les canons : De meilleure portée,celui des allemands se charge par la culasse

1870 Artillerie-bavaroise
-Les mitrailleuses :
Le «canon à balles» des Français n’est pas à la hauteur du matériel allemand.

La mitrailleuse de Reffye,   utilisée par les français lors de la Guerre de 1870-1871 était actionnée à la main. Ce tout nouvel engin, lourd et mal utilisé ne donna pas les résultats espérés. Cette arme de 13 mm comportait 25 tubes tirant cinq séries de cinq balles. Elle tirait 130 coups par minute et portait à 1100 m,  pesant 800 kg, elle était tirée par 6 chevaux.é
1870mitrailleuse


-La cavalerie : Face aux nouveaux canons et aux mitrailleuses, les charges de cavalerie à la Murat deviennent obsolètes. Les charges de cavaleries suicidaires de Reichshoffen, signent la fin de cette façon de guerroyer.

1870B-Rezonville 02-2
-Les aérostats : Utilisés pour l’observation et pour sortir de villes assiégées, ils sont déjà attaqués par des  canons anti-ballon prémices de la D.C.A.

1870 canon à ballons
-La photographie-De nombreuses photos témoignent sur le vif de cette guerre. 
-La croix rouge :
La France et l’Allemagne ont signés en 1864 à Genève la convention "Pour l'amélioration du sort desmilitaires
blessés", inspirée par la Croix rouge crée par le Suisse Henri Dunant


Les Allemands furent surpris par trois événements de taille :

 
1-Après l’abdication de Napoléon III battu à Sedan, les Allemands pensaient la guerre finie. La république étant proclamée deux jours après, le gouvernement provisoire continua la lutte,  en se réfugiant à Tours puis à Bordeaux. 1870 BismarckundNapoleonIII(le vaincu (Napoléon III )et le vainqueur (Bismarck)


2– Après la reddition  de  Sedan puis de Metz, les Allemands  eurent subitement  400 000 prisonniers de guerre à évacuer vers l’Allemagne.

 
3
Les Allemands se trouvèrent en face d’armées de réservistes (les «mobiles ») et d’une «résistance» faite en partie de francs –tireurs, qui selon l’occupant ne respecte pas les lois de la guerre.

En y ajoutant l’inorganisation des troupes française, les analogies avec la «débâcle» de 1940 sont flagrantes.


L’Eure et Loir prise en tenaille entre les armées allemandes assiégeant la capitale et l’armée de la Loire connaîtra  6 mois terribles.
La région drouaise sera durement touchée par cette guerre.

C’est  ce que nous verrons en détail dans quinze jours.

  A bientôt, si Dreux le veut bien.

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 11:10

GONZAGUE comparse de CAUET a essayé en vain de corrompre le jury lors de l'éléction de Miss Dreux Agglo samedi 20 Mars au Ciné Centre.

  Voir la vidéo :

   

  

miss-agglo-3

 

 

 

 

Bravo : Le Jury de DREUX  et Madame de Fontenay furent incorruptibles.

C'est bien Cauet et son lamentable complice Gonzague -Faire rire à tout prix les bobos parisiens des beaufs provinciaux- qui sont pris au piège de leur bêtise. 

Julie IMBERT est bien notre Miss DREUX AGGLO 2010. 

 

 

 

 

Je ne peux que vous remonter le commentaires du camarade  Jack de Clochemerle les Dreux; (Tant je trouve qu'il a entièrement raison ) :

4 impressions :
- L'election de Miss Dreux passe pour ringarde (voir le ton faussement moqueur de Cauet pour le lancement du sujet et l'attitude de dépit de Christine Bravo)
- Les membres du jury ont tous l'air de paisibles retraités
- L'auteur du sujet aura pu apprécier la bonne tenue éthique du concours
- Ce même auteur aurait du être pendu par les c... par les vigiles

Commentaire posté par Jack 
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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 09:00

yann lem afficheyann lem IMG 5248Bien connu à Dreux, Yann LEM était la semaine dernière en résidence au Théâtre de Dreux.







Il y a donné un concert Vendredi soir avant de partir en tournée et pour lancer son dernier album : "Entre blues et granit".



Photos et vidéos du concert de Yann Lem au Théatre ce 25 mars .  

yann lem IMG 5245yann lem théatre 2010 03 25

 



Pour visionner un reportage avec encore plus d'images et de vidéos rendez vous sur le forum des sorties drouaises :

http://sortiesdrouaises.forumpro.fr/forum-public-f1/yann-lem-ce-soir-25-mars-au-theatre-de-dreux-t1424.htm#2861

 

 

Pour tout savoir sur  Yann LEM, voir son site  : 
http://www.yannlem.book.fr/

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 07:00

AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..

Pour vous permettre de lire ou relire  le feuilleton depuis le début :
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On a bien tort de se mettre à écrire ses mémoires quand on commence à perdre la sienne". (Général Albert de Vaulgrenant) 


1 9 5 9- La pension (troisième partie.)

La première semaine d’internat et de lycée me parait  longue et pourtant extraordinement dense.

Tout est nouveau, je dois m’adapter en permanence :

-L’internat : la nuit en dortoir, la toilette en lavabos communs, les repas en réfectoire, les soirées en salle d’étude, les rassemblements dans la cour avant les repas et le coucher, dans le préau avant l’étude, pour entendre  les sermons, les avertissement  du surveillant général, la pression incessante des pions « dépêchez-vous, silence !, en rang, rangez vos valises, extinction des feux ! »

-Le lycée : les changements incessants de salle de classe, de professeurs, et de matières étudiées, les longs moments de récréation dans cette cour close, les premiers contacts avec tous ces enfants inconnus, déjà des camaraderies naissantes, déjà des animosités larvées.

-Des clans se forment. Les internes, les demi-pensionnaires, les externes, ceux du collège classique et moderne, ceux du technique, ceux du commercial.

- Les lois du plus fort, du plus débrouillard, et du plus égoïste me paraissent très vite être de mise. Heureusement, les pions, de braves types étudiants de vingt ans, (parfois des anciens du lycée) veillent au bon ordre, en cela fortement soutenu par l’omniprésence presque continuelle partout dans le Collège  du surgé ou de son assistant. 

 
Le long après-midi sans cours du jeudi. Les pions nous emmènent, nous, les internes des piece-d-eau-IMG_8387.JPGclasses de sixième aux classes de troisième à la pièce d’eau des Suisses dans le parc du Château oû pendant trois heures nous faisons ce que nous pouvons. : Tourner autour du bassin, regarder les pêcheurs, courir, jouer au ballon, discuter, lire, écrire à sa famille, s’ennuyer, cafarder.


Un gros bonhomme nous vend des glaces. Sa boutique est étrange : Une vieille moto  dont le devant pousse une glacière dans laquelle mijotent dans huit petits bacs en métal des crèmes glacées de différents parfums. Très mobile ce marchand de glacé nommé « Vital », son nom est peint sur sa moto, se poste là ou il peut trouver des amateurs de glaces : Auprès des différentes casernes, à la sortie du collège pour les externes et demi-pensionnaires et à la pièce d’eau des Suisse pour les internes désoeuvrés.
 Il est peu probable que Vital  propose aussi ses glaces à l’eau « maison » (c’est lui qui le dit) aux messieurs du Lycée Hoche. L’hiver, la glacière est remplacée par un brasero et Vital propose des marrons chauds.

Pour l’instant,  en ce début d’Automne pourtant assez frisquet, Je me bourre de glaces à la vanille, dépensant mon argent de poche. Vital est très entouré. C’est la seule personne étrangère au lycée avec qui les jeunes internes isolés du monde peuvent bavarder. (Mais toute médaille a un revers. Quelques années plus tard nous apprendrons que Vital a été poursuivi pour exhibitionnisme auprès de jeunes garçons et incarcéré quelques mois.)

Mais en attendant trop de glaces ingurgitées me rendent malade d’indigestion.  

 

Le samedi midi arrive enfin.
 
Les internes vont pouvoir retourner pour moins de deux jours chez leurs parents. A peine une dizaine de malheureux restent le dimanche à l’internat.

Avant de partir, la valise pleine du linge sale de la semaine, il faut attendre la distribution des cartes de sorties qu’il faudra ramener signée par les parents au retour, dimanche soir.

Je suis heureux de revenir sur Dreux par le train. Mes parents m’attendent à la gare aussi impatients que moi. J’ai tellement de chose à leur dire.

Une nuit dans mon lit, dans ma chambre, une grasse matinée, une promenade à vélo le dimanche après-midi et c’est déjà la temps de repartir pour une semaine à Versailles.

Je dois arriver à l’internat avant neuf heures du soir. Je prendre un train à 6heures et demi, c’est tôt mais les suivants me ferraient arriver trop tard au Collège. Maman me prépare un sandwich et quelques friandises que je grignote pendant le voyage. L’arrivée au Collège me donne le bourdon. Les autres internes sont dans le même état, surtout les débutants bien sûr. Les anciens fanfaronnent.

Une nouvelle semaine commence…

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A SUIVRE : Jeudi prochain : 1959 (quatrième partie).
  
  
Je vous rappelle que vous pouvez réagir à cette note en déposant un commentaire en cliquant sur "Déposer un commentaire" ou par mail
Pierlouim@cegetel.net    

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 07:10


Paraîssait dans le "DrouaisMagazine" de la semaine dernière , 
le treizième numéro de  la Chronique :
DREUX PRIS DANS LA TOILE
 :
Sites Web et blogs sur Dreux et sa région.
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CERCLE LAIQUE DE DREUX .


cercle-laique-logo.jpgDepuis presque un an que j'édite des notes sur les sites web drouais je m'aperçois que cela bouge énormément  sur le net. Des sites nouveaux sont créés, d'autres sont restaurés, embellis. Cela bien sûr donne de l'eau à mon moulin et promet encore de nombreuses notes dans le Drouais Magazine.


J'écrivais, il y a peu , qu'il était dommage qu'une institution séculaire comme le Cercle Laïque de Dreux n'ait pas sur Internet un site digne de ce nom.

He bien, c'est fait !. Notre valeureux centenaire possède son site sur la toile.

(Curieusement, il est difficile de trouver ce site sur Google).



En tout cas, aller sur cette adresse : 


http://cerclelaiquededreux.asso.st/

Vous y trouverez tout ce que vous voulez savoir sur le Cercle Laïque sans oser le demander :  

-Son histoire depuis 1909 racontée par R. ROBINET et ses idéaux par M.RAVANNE. 

- Ses activités( Présentation,  horaires et inscriptions) de ses nombreuses sections : Aquagym, Batucada, Cuisine, Danses d'Israël, Danse orientale, lecture, Lire et faire lire, Orchestre tango, Petites mains, Poterie enfants et adultes, Réflexologie, Ta¨Chi Chuan, Théatre (4 troupes)

-Les manifestations publiques (ouvertes à tous, sans obligation d'être membre du Cercle) :

Université populaire (Conférences et débats), Repas et soirées animés, Spectacles, Sorties et fêtes, les Flambarts.etc.
- Les associations hébergées dans les locaux du Cercle.: ICN soutien scolaire, Bien être, Yoga, Flores do ribatejo, Djembe adulte et Averroes. 

-Son actualité : Tous les évenements présents et à venir :  Expositions, Spectacles, Conférences.

N’hésitez pas chers amis Drouais à me proposer les sites de notre région que je pourrais oublier. A bientôt sur la toile. 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 07:00

cercle caravaneLa Caravane des poètes s'est arrétée le jour du Printemps au cercle Laïque .
La Caravane des Poètes est née à Cherisy et à Vernouillet en 1999. Elle a rapidement étendu ses manifestations à travers l 'Eure-et-Loir puis à toute la Région Centre. Son objectif est d 'illustrer la poésie d'hier et d'-aujourd'hui dans sa diversité.
La Caravane des Poètes est une bibliothèque parlée qui se promène au long des routes et s'arrête aussi bien dans les villes que dans les villages, dans des lieux très divers :
Dans son voyage de neuf mois à travers 100 villes et villages en Région, dont un quart en Eure-et-Loir, la Caravane fait entendre plus de 7000 poèmes. Son exigence unique est celle de la qualité des textes et de la singularité de ton du poète.
Grâce à la Caravane, le Printemps des Poètes dure neuf mois dans toute la région Centre !

carnaval poetes entete

Quelques photos et vidéos de la caravane des poêtes au Cercle laïque de Dreux Dimanche 21 Mars 2010.
cercle printemps des poetes 2010 03 21 5213cercle printemp des poetes IMG 5219
























cercle-printemps des poetes 2010 03 21 IMG 5231
La Caravane des poetes en Région Centre ;
http://www.caravanedespoetes.org/present.html


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Dans ma note du 13 mars je vous faisais part d'un concours de poésie dans le cadre du Printemps des poètes d'Eure et Loir à Chateaudun.
Voir lea note :  
PIROUETTES.

En voici les gagnants sur le blog de Pirouettes : 
http://pirouettes.over-blog.com/article-le-printemps-des-poetes-en-eure-et-loir-46753026.html
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 07:00
paquito paz affiche
paquito paz IMG 5162paquito paz IMG 5160           Paquito PAZ,
    peintre et sculpteur.


    -Vit et travaille à Chartres.


      Expose à Montulé
    jusqu'au 18 Avril 2010.







paquito paz IMG 5164

paquito paz IMG 5172paquito paz IMG 5159























paquito paz MG 5177paquito paz IMG 5186




















paquito paz IMG 5179paquito paz IMG 5190




















paquito paz peinture
paquito paz IMG 5174paquito paz IMG 5180























Exposition à découvrir jusqu'au 18 Avril à l'hôtel Montulé Dreux.
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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 07:00

AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..

Pour vous permettre de lire ou relire  le feuilleton depuis le début :
cliquez sur :
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On a bien tort de se mettre à écrire ses mémoires quand on commence à perdre la sienne". (Général Albert de Vaulgrenant) 


1 9 5 9- La pension (seconde partie.)

-Dans la cour, en « civil », n’ayant pas encore revêtu la blouse grise, uniforme des internes, nous sommes plusieurs nouveaux, désemparés, sans voix, ne sachant que faire. Des anciens qui courent, chahutent, se moquent de nous. On voit qu’ils ont l’habitude et qu’ils sont un peu chez eux.


jules surgé dessin sifflet-Le rassemblement à coup de sifflet devant le perron du haut duquel le surveillant général, le « surgé » comme disent les anciens  nous présente « les règles du jeu »  C’est  un  petit homme brun, à la peau burinée, en costume noir, cravate rouge, à l’air sévère dominé par des lunettes d’écailles cachant à peine des sourcils touffus. En parlant il laisse poindre de longues canines.
Son discours, émis d’une voix éraillée et forte, parle d’interdictions, de règlements, d’horaires à respecter, de punitions, de jours de colle  si…


Je ne retiens que peu de choses de ce charabia….

-Dans le réfectoire qui me semble immense, l’appétit est faible. Les anciens ne se gène pas pour dévorer les parts que les nouveaux laissent dans le plat.


Dans le dortoir : « Berthelot » tel est son nom ; s’empilent soixante dix jeunes internes. S’empilent est le terme exact. Certains lits en fer au sommier grillagé sont superposés à deux voire trois étages. Papa m’a conseillé de choisir plutôt le lit du haut. C’est bien, on n’est pas étouffé, mais, là-haut, il faut y monter. Pas d’échelle, mais une sorte de marchepied étroit qui coupe le pied. Et puis dés que le locataire du rez-de-chaussée au bas de cette sorte d’échafaudage branlant, bouge, celui de l’étage  tangue de la même manière.

Une petite table de nuit à partager à deux, voire trois pensionnaires pour y mettre la trousse de toilette, les lunettes, etc. La serviette de toilette est étendue sur la barre au pied du lit. Les valises contenant les linges de rechange et les trucs personnels sont  rangées sur des étagères fatiguées dans une petite  pièce appelée pompeusement vestiaire. Chacun peut cadenasser sa valise (c’est conseillé) et trouver une place pas trop haute ni trop loin. Il n’est  pas facile de retrouver sa valise parmi les soixante dix autres, car certains malveillants n’hésitent pas à changer de places les valoches qui les importunent.


En pyjama nous nous retrouvons dans les lavabos collectifs. L’eau chaude y coule de façon approximative. D’ailleurs beaucoup d’internes n’y mettent que rarement les pieds, dans l’eau, j’entends  (et je ne parle pas du reste)…Tout cela se fait dans un roulement de bruits : l’eau qui coule en rasade, des galopades, du chahut, le cris des pions :

-« Tout le monde au lit, plus personne aux lavabos ni au vestiaire. Extinction des feux. » -

-Plus de lumière…Mais du haut du lit superposé je perçois quand même diffuses au travers les fenêtres sans rideaux des lumières : celle très faible des lampes de la cour, celle des appartements de fonction  donnant de l’autre côté de cette même cour…et puis, en raie sous la porte fermée, celle de la chambre du pion censé nous surveiller.

Un silence très animé : les lits qui grincent, des chuchotements, des bruits incongrus, déjà des ronflements. Des odeurs de toilettes négligées commencent à se répandre. J’allais m’endormir quand une lumière plus intense que les autre tournoie en rayon trouant la pénombre de cet immense dortoir. C’est la lampe de poche du surveillant général qui fait sa tournée incognito des dortoirs. Il y cinq chambrées, mais celle de  « Berthelot » est la plus grande et le plus remplie.

La lampe disparaît, un calme relatif s’installe, je tombe dans un sommeil agité.

 

Quel changement de rythme pour moi, c’est un choc des cultures  très dur.

Ce n’est plus une vie douillette auprès de mes parents, auprès de mes camarades de toujours, de mon cher instituteur Monsieur Aubreton, de ma campagne drouaise…

Mais une vie qui ne m’appartient guère, une vie impersonnelle, encadrée, surveillée par des adultes indifférents à ma petite personne. Une vie subie, entourée, bousculée par des enfants comme moi mais qui me semblent plus durs, plus délurés que mes camarades d’avant. Tout me semble hostile, je tangue de classe en classe, de professeur en professeur, de trucs nouveaux en trucs nouveaux, Allemand, physique dactylographie, étude, réfectoire, dortoir, pions etc. etc.  etc.

Je suis tellement désorienté que j’oublie dans une classe mon beau stylo watterman  sur une table. Un beau stylographe offert par ma maman. Un stylo qui se rempli avec un piston dans une bouteille d’encre. Il n’y a plus d’encrier dans les pupitres comme à Ferdinand Buisson. Le même jour, mon sac à dos contenant mon bel ensemble bleu pour faire de la gymnastique s’est envolé, pas tout seul, bien sûr. Je l’avais déposé dans un casier dans la cour sans cadenas.

Prenant mon courage à deux mains, tremblant je suis allé déclarer les deux disparitions au surveillant général qui a pris note. Je n’ais jamais retrouvé ni mon stylo ni mes affaires de gym. .

Maman fâchée, pas contre moi, mais contre, comme elle dit, ces « voyous » me rachète les deux articles volés mais de moins bonne qualité.

Pour couronner le tout, lors de mon premier voyage de retour vers Dreux, soit le premier samedi à midi après le dimanche de la rentrée, j’oublie mon portefeuille dans le train avec tous mes papiers. Heureusement le train était terminus à Dreux et papa a pu tout récupérer. Ces trois malheureuses expériences vont me vacciner : Je ne perdrai  plus jamais d’affaires, je ne serai plus jamais volé dans toute ma période lycéenne.



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A SUIVRE : Jeudi prochain : 1959 (seconde partie).
  

 
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