.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
26.09.2008
DROUAIS MAGAZINE-6-
Cette semaine paraît dans le "DROUAIS MAGAZINE"'
une sixième Durocasserie :
«Dreux d’avant et de maintenant»
.
6- À LA ST DENIS, A DREUX, ON FAIT LA FOIRE.
Le silo dont je parlais dans ma dernière Durocasserie est situé dans un endroit chargé d’histoire Drouaise.
-En 1179- Robert 1er, Comte de Dreux édifie une chapelle dédiée à St Denis entre les chemins de Rieuville et de Nogent.
Il crée une foire annuelle de trois jours permettant aux Drouais, les vendanges terminées d’effectuer leurs achats pour l’hiver.
La chapelle après de nombreux déboires disparut définitivement à la révolution.
-Vers 1910, mon grand père maçon, construisant la maison toujours visible à cet endroit aurait trouvé des ossements et divers vestiges vites recouverts.
L’archéologie n’était pas encore à la mode à cette époque.
dreux : Chapelle st Denis reproduite par J. Lelièvre d'aprés un dessin de Rotrou 1609.
Au début de son existence, la chapelle était accompagnée d'un petit couvent,
détruit lors de la guerre de cent ans.
.
dreux : Chapelle St Denis : Dessin cadastral du 18°siécle .
L'emplacement de la chapelle actuellement.
(on aperçoit la silhouette du silo à gauche)
-Lors du siège de Dreux en 1421 les perfides Anglois balançaient du haut de St Denis des boulets de pierre sur le château et la ville qu’ils occupèrent après reddition
pendant 17 ans.
-Lors de la bataille du 17 Novembre 1870. Les derniers combats eurent lieu au bas des Rochelles avant que les vainqueurs Prussiens entrent dans Dreux.
-Après sept siècles d’existence paisible, la foire fut délogée en 1860 par le progrès technique. L’installation des voix de chemin de fer et de la gare obligea la
municipalité à trouver un autre endroit pour la foire séculaire.
Ce fut la création de la place St Gilles, future place Mésirard.
Cette carte postale de 1904 montre assez bien l'emplacement séculaire de la Foire de st Denis.
Au dessus de la ville.
Au XIX ème siécle ,
le célèbre Chansonnier Chartrain Morainville animait les foire Saint Denis
-Dans les années 1950/60 La Saint Denis était un événement Drouais important.
Elle avait lieu les samedi dimanche et lundi proches du 9 Octobre, date officielle de la St Denis.
Les instituteurs libéraient l’après midi du lundi pour permettre aux jeunes Drouais comme moi d’aller à la foire.
La braderie des commerçants, le bagout des camelots les différents stands des commerces non sédentaires et l’animation exceptionnelle tout autour de la grand-rue me captivaient.
Mais ce que j’aimais le plus c’était la foire foraine place Mésirard. Les manéges, mais surtout les loteries. Leur attraction me fascinait : Dépassant d’in rideau, un visage d’homme ou de
femme, maquillé, un chapeau ou des nattes artificielles sur le crâne. Juste en dessous, un corps de marionnette manipulé avec des gestes brusques. La tête humaine minait les paroles de
chansons à la mode crachoté par un disque 45 tours. :Les paroles faisaient hurler de rire : « La tacatique du gendarme» ou « Rosalie, elle est partie, si tu la vois, ramène la moi ! ».
A la St denis les édiles prennent des risques :
(Françoise Gaspard à la 800ème foire en 1979).
.
-Avez vous connu « Pierrot » l’automate, attraction de nombreuses « St Denis dans les années 50 ?.
Je l'ai vu plus d'une fois. j'étais fascinné par cet automate aux gants blancs...
.
-Au fil des ans, la foire de la St Denis a changé, malmenée par la concurrence de nombreuses manifestations commerciales : les périodes de soldes, la foire de Dreux
l’installation de « plein sud » et des « Coralines » etc. Mais elle est toujours là, en partie excentrée vers le champs de foire et le parc des expositions,.
.
Une légende :
Beaucoup de couples se seraient rencontrés à la St Denis, prélude à de nombreux mariages.
.
Alors. Bonne chance à vous et
Vive la 829ème St Denis.
Rigolo, j'ai retrouvé sur le net la chanson que je voyais interprérée par des marionnettes au visage humain, lors des spectacles de parades des loteries
à la St denis :
interprétée par Anny Flore en 1961 :
Voici au moins le refrain :
Rosalie, elle est partie
Et depuis ce jour, j'ai l'mal d'amour
Où est-elle ? Mon cœur l'appelle
Si tu la vois, ramène la moi
Car je suis sous, je suis sous, je suis sous, je suis sous son charme
Mes yeux sont mou, sont mou, sont mou, sont mouillés de larmes
Rosalie, elle est partie
Si tu la vois, ramène la moi.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
10.10.2008
DROUAIS MAGAZINE-7-
Cette semaine paraît dans le "DROUAIS
MAGAZINE"'
une septième Durocasserie :
«Dreux d’avant et de maintenant»
.
7 - DE l’IDEAL AU CINE CENTRE.
L’histoire des salles de cinéma Drouaises ressemble fort à celle du 7ème art.
.
1
-l’ I D E A L -
(le muet)
.
Dans les années vingt, ma mère et ma grand-mère descendaient en « ville » rue Parisis au cinéma « l’Idéal » pour pleurer devant les deux orphelines
et rire devant Max Linder. Les films étaient en noir et blanc et muet. Une dame accompagnait au piano l’action plaquée sur l’écran. (Je ne me souviens plus du nom de cette Dame. Huvey,
peut-être)
On passait sous un porche puis on traversait le petit ru de la commune sur une passerelle en fer et on entrait dans la salle en partie en bois par le
coté de l’écran. J’y vu surtout des westerns dans les années cinquante.
Il ne fut plus idéal et détruit en 1980.
A la place, existe toujours un parking accessible rue des caves.
2
-LE CELTIC -
(le parlant).
Dans l’enceinte du patronage St Jean (dans la rue éponyme) cette salle était consacrée autant au cinéma qu’à des spectacles en tous
genres.
Je me souviens des galas donnés par les anciens prisonniers
de guerre.
Et d’y avoir vu le tourlourou « Ouvrard » chanter
« J’ai la rate qui s’dilate et le foie qu’est pas droit… »
La salle fut privée de cinéma vers 1980.
Les pelleteuses des promoteurs ont eu raison d’elle il y a peu.
L’île aux poètes est en construction à la place.
.
3
-L’EDEN -
(la couleur)
.
Ce cinéma a bercé particulièrement mon enfance.
Je me souviens des « Walt Disney ». Peter Pan. Mais particulièrement « 20 000 lieues. sous les mers ». La vision du monstre aux yeux jaunes (le
sous-marin du capitaine Nemo) fendant les flots pour détruire les bateaux marchand va m’inspirer pendant longtemps de nombreux cauchemars.
Le » Pont de la rivière Kwaï » fut le premier film que je suis allé voir plusieurs fois avec passion.
Un souvenir particulier raconté dans ma chronique « An pan, une vie drouaise :
- Je rencontre souvent dans Dreux la dame qui donne (qui vend je veux dire) les billets à l’entrée du cinéma Eden. Elle circule à vélo en tirant une
petite remorque dans laquelle se trouvent de grandes boites rondes en fer-blanc. Ce sont les bobines des films projetés dans la semaine.
Si la dame, avec son vélo monte vers la gare, elle va porter les films déjà visionnés pour qu’ils repartent vers Paris.
Si elle descend l’avenue de la gare c’est qu’elle vient de réceptionner les nouveaux Films venus par train de Paris.
Les gamins que nous sommes ne manquons pas de lui demander
-« c’est quoi le film, cette semaine, Madame ?».
Si elle est de bonne humeur elle nous réponds
gentiment.
Si elle est de mauvaise humeur :
-« Regardez les
affiches, lisez le journal, de toutes façons, cette semaine,
c’est pas un film pour vous, les gosse !.".
Perchée sur un haut tabouret dans sa cabine vitrée, la caissière m'impressionnait au moment de prendre les billets.
Al'époque, il fallait souvent réserver ses places à l'avance, car les séances n'étaient pas nombreuses....
La dame, d'un abord un peu revêche, portait aux mains des mitaines en laine colorées pour donner les billets et rendre la monnaie. Peut-être était elle allergique aux pièces de
monnaies.?.
-LE MOULIN BLANC-
(Le cinémascope)
Les trois premiers cinémas Drouais se trouvaient en plein centre,
très prés les uns des autres, dans la même ligne: Rues Parisis, Beaurepaire St jean.
.
En 1958 s’installe sur le plateau sud, aux Rochelles : le « Moulin Blanc ».
A cent mètres de chez moi, plus besoins de descendre « en ville ».
Un cinéma joint à une boulangerie pâtisserie journaux bistrot.
.
Le premier film passé fut l »arbre de vie ».
Un clone d’ »autant en emporte le vent « avec Elisabeth Taylor.
.
Le moulin blanc va tourner normalement une vingtaine d’année ,
puis va péricliter en passant par les cases « Art et Essai »,«Connaissances du monde »
et les films « X ».
Les séances s’arrêtent vers 1990. La boulangerie ayant fermé ses portes depuis longtemps.
.
Actuellement la salle du moulin blanc reçoit périodiquement
des fêtes familiales, Mariages, baptêmes, etc.
.
Devant la fermeture de ses concurrents, l’Eden se transforme.
La grande salle unique fait place à 4 salles
Et change de nom en devenant le Delta.
.
5-LE DELTA
– (Le Cinéma multisalles)
Etant exilé à Paname ces dernières années, j’ai très peu fréquenté les salles du Delta.
Si, dernièrement avec les Zouzous pour des dessins animés.
Il y a deux ou
trois ans j’ai assisté dans la grande salle
à l’enregistrement du jeu des milles Euros avec Louis bozon…
.
6
-LE CINE CENTRE-
(Multiplexe et numérique).-
Le vieux bâtiment du Delta sera bientôt abandonné, les salles vieillissantes fermées…
Un « multiplexe « de neuf salles sera bientôt installé place du champ de foire….
.
Une petit supplique à « qui de droit ». : SVP, si possible, permettez l’accès (par une rue ou un chemin piéton) au ciné centre en longeant le stade
et traversant la Blaise. Cela éviterait aux habitants du plateau sud de faire le tour par le centre ville.
.P.S. :
J'avoue : Cette
classification est un peu artificielle :
En fait :
-L'Idéal fut le seul Cinéma Drouais jusqu'à la guerre 39/45,
il donc connu le parlant avant les autres
cinémas.
-Le Celtic (en 1948) et l'Eden (en 1949)furent créés pratiquement en même temps.
ils ont donc connus ensemble le parlant et le technicolor.
-Ils ont même passé des films en cinémascope deux ou trois ans avant le Moulin Blanc...
Je n'ai pas résisté à l'envie de vous proposer la bande annonce du film :
"Le pont de la rivière Kwaï" avec la célèbre marche sifflée.
En souvenir de l'Eden.
.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
24.10.2008
DROUAIS MAGAZINE-8-
Cette semaine paraît dans le "DROUAIS
MAGAZINE"'
une huitième Durocasserie :
«Dreux d’avant et de maintenant»
.
8-POINCARE A DREUX
Ce 26 Octobre 1913 (un dimanche comme en 2008) la ville de Dreux s’est faite belle, elle reçoit le Président de la République.
Une matinée au rythme d’enfer.
Neuf heures : Raymond Poincaré, Président de la République arrive à la gare venant de Paris. Nommé seulement depuis Janvier dernier il
est accompagné par le Président de la Chambre Paul DESCHANEL député d’Eure et loir (Nogent le Rotrou) et par plusieurs ministres et sénateurs...
La délégation est accueillie par Maurice Viollette le Député et maire de Dreux.
Les fantassins du 101éme régiment de ligne basé à la caserne de Billy rendent les honneurs et la clique joue la Marseillaise.
Après les discours d’accueil, le Président prend place avec Paul Deschanel, le maire et le Général Beaudemoulin dans la voiture découverte tirée par des
chevaux.
Le temps est très maussade, la pluie est présente par intermittence.
Maurice Viollette Maire de Dreux.
.
Neuf heures et demie : Le cortége se rend sous la pluie au nouvel hôpital rue st Denis qui remplace dorénavant l’ancien hôtel dieu de la
grande Rue. L’inauguration , la visite sont effectuées au pas de course.
Un enfant de six ans regarde, les yeux écarquillés, le passage des autorités…
Mais son grand père Victor Théophile est chagrin. .
Une partie de son Jardin a été exproprié pour la construction de la morgue de l’hôpital.
Oui, cela aurait pu être la maternité, mais non, c’est bien cette antichambre du cimetière qui s’est construite au fond de la petite impasse Marteau
autrefois si paisible.
Tous les convois mortuaires passeront désormais au raz des fenêtres de la petite maisonnette de Victor Théophile.
Cela sera gai, il faudra s’y faire.
Ces corbillards branque ballants traînés par des chevaux poussifs et suivis par tous ces hommes et femmes en noir, hoquetant de chagrin…
Et à cette époque on mourrait pas mal à l’hôpital
Photo aérienne de l'Hopital avant sa destruction en 1970.
A droite des batiments on aperçoit la morgue la laverie et l'impasse Marteau.
.Dix heures et demie : Le cortège remonte la route de Chartres pour voir un groupe de huit maisons ouvrières
bâties par la Caisse d’épargne de la ville et réservées aux familles nombreuses.
Les huit nouvelles maisons ouvrières occupées par seize ménages abritent une centaine d’enfants (Oups!).
.
Onze heures et demie :
Visite du concours agricole dans lequel un stand provoque la curiosité des Drouais en leur ventant les charmes de la « Fée électricité » Présentation des
fonctionnaires de l’arrondissement au Président de la république dans une salle des fêtes encore neuve (inaugurée en 1910)
Midi : Place Mésirard, sous une tente qui menace de s’envoler à tout moment sous de fortes rafales de vent a lieu banquet de 1200
convives.
Bien sur le repas n’a lieu qu’après de longs et nombreux discours.
Treize heures trente : Départ du Président et sa suite à la gare pour Chartres.
.Quelle journée :
Le petit garçon de 6 ans retiendra surtout de cette journée un fait grave pour l’époque :
Une journée sans pain.
En effet, passionné par la visite de Poincaré, personne dans la famille n’a songé à aller acheter du pain.
D’ailleurs vu l’affluence dans Dreux, les boulangeries se trouvaient dévalisées.
A l’époque où l’on mangeait un kilo de pain par jour et par personne,
Un repas sans pain était inimaginable….
.
POST SCRIPTUM :
-Le petit garçon deviendra 33 ans plus tard mon père.
.
-Peu de bidasses du 101° régiment de ligne qui présentaient les armes au Président de la République survivront à la
boucherie 14/18. (Les Rues Du Bois Sabot, des Eparges, d' Ethes Virton et du bois des fosses gardent les noms des terribles combats qui décimèrent ce valeureux régiment).
.
-Raymond Poincaré devra, en tant que Président de la République gérer toute la période de la "grande"
guerre.
.
-L’hôpital fonctionnera jusqu’en 1970 avant d’être détruit et transférer route de Nogent après la vallée
Tranchot.
.
-Paul Deschanel deviendra en 1920 un éphémère Président de la République. (Vous savez bien celui qui tombera d’un
train en pyjama).
-Maurice Viollette sera Maire de Dreux jusqu'en 1959.
-Les huit maisons « Ouvrières » sont toujours là, rue Ferdinand Gâtineau, rénovées et proprettes.
A mon avis elle accueillent maintenant beaucoup moins d’une centaine d’enfants.
.
-La fée électricité a fait des miracles à Dreux. L’installation du réseau se fera progressivement dés 1913.
La maison de mon grand Pére ne sera éclairée à l'électricité qu'en 1920.
Seul le bâtiment de l'accueil et des consultations
de l'hôpital de 1913 a été conservé.
Il abrite actuellement la communeauté d'agglomération du Drouais.
.
L'impasse Marteau
A gauche l'ancienne mison de mon arrière grand-père)
a retrouvé son calme.
Elle conduit par l'arrière à la maison de repos
"Le clos du Roy" (construite en 1990)
dont l'entrée se trouve Bd L. Terrier.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
25.10.2008
8-POINCARE A DREUX-suite.
Dans ma note d'hier je vous parlais des huit maisons "Ouvrières" construites par la Caisse d'Epargne de Dreux.
Ces maisons accolées chacune en deux logements reçevaient seize ménages et une centaines d'enfants......
Ces maisons sont devenues individuelles et privées. Les voici rénovées et bien proprettes.
Le nombre d'enfants,dans ces maisons, à mon avis, a énormément diminué.
Ces maisons sont toujours là, 95 ans aprés leur construction.
Mais l'hôpital, inauguré le même jour, a été détruit il y a une trentaine d'année.
Seul le bâtiment d'accueil est toujours debout, hébergeant la CAdD (Communauté d'agglomération du Drouais).
Beaucoup de bâtiments de cette époque et des années trente à Dreux ont déjà été détruits sou à l'abandon...(Ecole ménagère, Collége de fille,
Sanatorium...etc...)
Ce qui me désole, encore plus, est que j'ai vu construire des bâtiments, il ya quarante ans ou moins, qui sont déjà détruits...
(Ecole Condorcet, Maison de retraite du Prieuré, sans compter les immeubles de la cité des fleurs et du lièvre d'or, etc.).
Normalement, une construction doit durer plus qu'une vie....
Cela ne parait plus être la rêgle.