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2 mai 2016 1 02 /05 /mai /2016 13:50

Occupé à faire le ménage de Printemps dans mon jardin drouais j'ai oublié de faire une note sur le 1er Mai ..

Mais les visiteurs du blog se sont bousculés pour visionner deux notes que j'avais posté sur le blog l'année derniere.

Je vous les représente.

1 mai 2015
HUMOUR ALMANACH VERMOT du 1er Mai

-Pour vingt sous de Muguet, Mesdemoiselles, vous aurez 12 mois de bonheur !

-Nous ne sommes pas si gourmandes, pour 3 mois chacune, ce sera suffisant !..

HUMOUR ALMANACH VERMOT du 1er Mai

-Tu devrais te lever, mon chéri, il est onze heures...

-Oublies-tu qu'aujourd'hui, c'est la fête de travail ?.

1 mai 2015

Le 1er mai était autrefois, en Europe, dédié à l'amour. Ce jour-là, il était coutumier de se coiffer d'une couronne de feuillages et de fleurs ou d'en offrir une à la personne aimée. En témoigne la célèbre enluminure ci-dessous. Elle illustre le mois de mai dans les Très riches Heures du duc de Berry, un livre de prières réalisé au début du XVe siècle par les frères de Limbourg (aujourd'hui au musée de Chantilly).

LA VERITABLE HISTOIRE DU 1er MAI.

La ballade ci-dessous a été composée par Charles d'Orléans, poète de la même époque, héros malheureux de la bataille d'Azincourt :

" Le Dieu d'Amour est coutumier
A ce jour, de fête tenir,
Pour amoureux coeurs fêter
Qui désirent de le servir;
Pour ce fait, les arbres couvrir
De fleurs et les champs de vert gai,
Pour la fête plus embellir,
Ce premier jour du mois de mai."

Les écoliers de certains régions de Belgique ou de Rhénanie cultivent encore la tradition des couronnes de feuillages.Le 1er mai donne aussi lieu à des réjouissances en l'honneur du printemps selon le rite ancestral de l'arbre de mai, que l'on retrouve dans différentes régions d'Europe. À noter que le canton de Fribourg, en Suisse, célèbre ce jour-là le printemps avec chants et distribution de friandises aux enfants.

Mais aujourd'hui, c'est le plus souvent le travail ou plutôt la diminution du temps de travail qu'évoque le 1er mai avec la Fête du Travail.

Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard à instituer la Fête du Travail. Au cours du IVe congrès de l'American Federation of Labor, en 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable Arrive le 1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.

Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago.Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police. Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines.

LA VERITABLE HISTOIRE DU 1er MAI.

. Le 1er mai en France

En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci symbolise la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. Le triangle est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine. En 1907, à Paris, le muguet, symbole du printemps en Île-de-France, remplace cette dernière. Le brin de muguet est porté à la boutonnière avec un ruban rouge. PARIS- 1 Mai 1907. (il y a pile cent ans)-Bagarre devant la bourse du travail.

 

LA VERITABLE HISTOIRE DU 1er MAI.

 Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée. Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.

C'est pendant l'occupation allemande, le 24 avril 1941, que le 1er mai est officiellement désigné comme la Fête du Travail et de la Concorde sociale et devient chômé. Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy. Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain. À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du saint patron du Maréchal, Saint Philippe (aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !

En avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale. Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail. Cette appellation n'est que coutumière. C'est sa fête : Saint Joseph travailleur Joseph, charpentier à Nazareth, en Galilée, est décrit dans les Évangiles comme le père nourricier de Jésus-Christ et l'époux de Marie. Depuis le XVIIe siècle, le Patronage de Saint Joseph était célébré 17 jours après Pâques.

Pie XII le remplaça par la fête de Saint Joseph travailleur, opportunément placée en même temps que la fête (laïque) du Travail. NB : le 1er mai n'a rien à voir avec le souvenir de Jeanne d'Arc. L'héroïne nationale est traditionnellement célébrée le 8 mai, jour anniversaire de la prise d'Orléans.

Article repris de HERODOTE.NET. L’almanach de l’Histoire

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2 juillet 2015 4 02 /07 /juillet /2015 15:50

Régulièrement paraissent dans l'Echos Républicain" Pages de Dreux de malicieux articles concoctés par l'ami Pascal.

Voici la Vignette n° 5 :

Je n’apporte que des bonnes nouvelles, je suis la colonne Morris de Dreux

 

Une touche parisienne sur la place Mésirard. - Agence DREUX

Une touche parisienne sur la place Mésirard. - Agence DREUX

 

Les festivals de jazz et de cinéma, les Naturalies de la Chapelle Royale… Place Mésirard, je n’apporte que des bonnes nouvelles aux passants. Normal, je suis une colonne Morris.

Je suis diablement parisienne, de mon socle en fonte, à la pointe de ma flèche. Alors, forcément, certaines, un peu jalouses, me trouvent un brin snob, raide et bégueule.

C'est vrai, je n'ignore pas que je suis très jolie, d'une ligne rare, lancée d'un seul trait de plume vers le ciel. Mais ce n'est pour autant que je toise de ma hauteur mes voisins moins bien dotés. Par exemple, le centre d'art contemporain cerné de boîtes de conserve pêchées dans une fabrique de sardines. Ou bien encore la médiathèque et sa façade de verre qui enveloppe, chaque été, les amoureux des livres dans les vapeurs d'un sauna nordique.

L'info heureuse

Parfois bien inspirés, mes patrons de la mairie de Dreux m'ont délicatement installée sur la place Mésirard, il y a quelques années.

À deux pas du théâtre, mon job, c'est d'offrir aux passants l'information heureuse. Les spectacles, les expositions, les concerts et tous ces événements locaux qui rendent la vie plus belle. À ceux qui font la fine bouche, préférant à la culture locale celle des rues de la capitale peuplées de colonnes Morris, je démontre qu'il se passe toujours quelque chose à Dreux. La preuve ? Mon corps en cylindre est couvert d'affiches du 1 er janvier au 31 décembre.

 

Vanter les plaisirs des planches et de l'esprit, c'est ma vocation depuis 1850. Cette année-là, Ernst Litfass, un imprimeur berlinois, m'imagine en alternative efficace contre l'affichage sauvage. Mais c'est mon vrai papa, Gabriel Morris, imprimeur lui aussi, qui remportera la timbale. Le petit malin, spécialisé dans les affiches de spectacles, m'offre une multitude de soeurs jumelles dans les rues de Paris. Si bien qu'en 1900, nous sommes plus de 200 à sublimer la perspective des artères hausmaniennes.

Pelles et balais

Dans le ventre de mes ancêtres, les employés de la mairie rangeaient leurs pelles et leurs balais. Certaines colonnes étaient même équipées de pissotières. Une fonction pour laquelle, croyez-moi, je ne suis pas candidate !

Seule à Dreux, je ne souffre d'aucune concurrence. Car à Paris, bien des colonnes Morris que l'on accuserait sans doute aujourd'hui, de dégager des particules fines, sont passées sous l'échafaud de la municipalité Delanoé. Deux cent vingt-trois frangines ont été priées de décamper afin de « désencombrer l'espace public. » Alors, que l'on se rassure, si un jour, il n'est reste qu'une, ce sera moi !

Pascal Boursier

Je vous donne rendez-vous à la prochaine vignette

Pour voir ou revoir les anciennes chroniques cliquer sur la ligne ci-dessous:

"-DIVERS-Vignettes de Pascal".

Je vous donne rendez-vous à la prochaines vignettes.

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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 18:53

Pascal dans sa vignette parue dans l'Echo Républicain nous parle avec humour des sanisettes drouaises. 

Je vous fais passer l’envie…

 

Quai aux arbres, une dame pipi automatisée. - Agence DREUX

Quai aux arbres, une dame pipi automatisée. - Agence DREUX

Sanisette ou cabine, peu importe, je suis là pour soulager vos petites et grandes envies… Enfin, quand je le décide car, certains jours, mes portes restent closes.

Mais qu'ont-ils donc bu ou mangé, ces agités de la prostate et ces détraqués des intestins, pour râler sans cesse contre la rareté des toilettes publiques à Dreux ?

Quai aux arbres, cela fait des années que je tends l'ovale de la cuvette à toutes celles et à tous ceux qui ne peuvent réprimer une envie soudaine de rendre à la nature une partie de ce qu'elle leur a donné.

Vingt minutes 
de bonheur

C'est vrai, ils m'ont un peu reléguée dans un petit coin, les copains de la mairie. Peinarde, avec jolie vue sur la Blaise et ses maisons pittoresques, je suis tenue loin des foules tenaillées par une envie pressante.

Le soir, à la fraîche, quelques toutous me saluent en levant la patte sur mon élégante carcasse imaginée par les designers de la maison Decaux. Les nuits d'hiver, quelques SDF pâles comme des lavabos, tentent d'installer leur logis entre mes murs en tôle. Plus efficace et plus maligne qu'un arrêté municipal anti-mendicité, ma porte s'ouvre et se referme toutes les vingt minutes. Les réfractaires ont alors le choix entre dégager sur le champs ou bien rester emprisonné jusqu'à l'arrivée d'un prochain visiteur. Et là, vu ma côte de popularité, leur remise en liberté risque de prendre plus de temps qu'il ne le faut pour soigner une bonne gastro !

 

Accueillante pour les personnes handicapées et les enfants plus de dix ans, je signale aussi à ceux qui seraient pris du désir de soulager une autre envie bien naturelle, que je n'accepte qu'une seule personne à la fois.

Les dames pipi

La morale publique est sauve et comme il n'y a jamais de petits profits, la mienne se monnaye avec des pièces de vingt centimes. Car, chacun le sait : Il n'y a que sur les grands boulevards de Paris que je suis une fille gratuite.

Désolée, mais chez moi l'argent a une odeur. À raison d'un centime la minute, j'offre à chacun le bonheur de se délester d'un poids encombrant et, dans un même élan libérateur, d'affiner sa silhouette de quelques grammes.

Comme les dames pipi, il m'arrive de tomber malade. Grippée, ma porte refuse alors de s'ouvrir, même si mon estomac glouton ingurgite d'un trait la pièce de vingt centimes. En ces instants pénibles fusent les pires jurons. J'ai beau me justifier, certains me disent qu'on ne leur fera plus prendre des vessies pour des lanternes.

Pascal Boursier

RENDEZ-VOUS A LA PROCHAINE VIGNETTE MALICIEUSE

DE PASCAL......

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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 17:45

Il est difficile de circuler dans Dreux avec un vélocypède et pourtant des bornes à vélos solitaires près de la médiathèque attendent désespérement le client.

EURE-ET-LOIR > PAYS DROUAIS > DREUX 20/03/15 - 
La solitude d’une borne à vélos

 

Rue Ernest-Renan, des bornes à vélos mais jamais un vélo. - Agence DREUX

Rue Ernest-Renan, des bornes à vélos mais jamais un vélo. - Agence DREUX

Rue Ernest-Renan, j’attends désespérément le client depuis des années. Je suis une borne à deux-roues et, malgré la présence de mes quinze collègues, je vis dans une solitude sans fin…

Comme j'aimerais être désirée. Comme j'aimerais voir et entendre des cyclistes jouer de la casquette et des pectoraux et se mordre les mollets, rien que pour gagner le privilège d'accrocher leur monture à ma carcasse en acier. Mais voilà, depuis quinze ans, pas l'ombre d'une roue à enchaîner.

Inutilité perpétuelle

Condamnées à une solitude et à une inutilité perpétuelles, nous sommes seize à guetter du matin au soir et du soir au matin, le client qui n'arrivera jamais. À deux pas de la médiathèque et à l'ombre d'un hôtel de la place Mésirard, c'est ici qu'un ancien adjoint au maire inspiré nous a réservé une place de choix.

En matière de cycles, le brave homme pensait sans doute en connaître un rayon tant il est vrai qu'un peu partout, dans les bistrots, dans les journaux, dans les cabinets médicaux, et même chez les écolos, on chante les louanges du vélo. Rien que des sornettes ! Les vélos, plus je leur tends les bras et plus ils se dégonflent à l'idée de pointer chez moi le bout de leur guidon.

Et le pire, c'est que les deux-roues motorisés me boudent de la même façon. J'avais bien un vieux copain monté sur une antique mob'orange des années soixante-dix, avec sacoches en cuir et cageot en plastique accroché au porte-bagages. Deux fois par semaine, il se faisait une joie d'être l'unique usager de la place, jusqu'au jour où son cyclo a rejoint le paradis de la pédale.

Œuvre d'art

Et pourtant, gratuite, ma borne à vélos est, je vous l'assure, un repoussoir à contractuels. Chez moi, aucun risque de se faire délester son compte en banque d'une vingtaine d'euros par les sprinteurs du carnet à souches.

 

Alors, à pédaler dans le vide, comme cela, depuis des années, à prendre racine dans le bitume froid de la rue Ernest-Renan, j'aimerais parfois me pousser du col et m'échapper vers un autre destin.

Quitte à bousculer des montagnes en ce plat pays, j'aimerais que l'on révèle enfin l''uvre d'art qui sommeille en moi. La forme de mon arceau, la patine de mon pied en châtaignier délavé par l'urine de nos toutous. À deux pas du centre d'art contemporain, il existe forcément un esthète qui consacrera enfin ma beauté.

Pascal Boursier

 

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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 17:25

Les chroniques de Pascal toujours à l'heure dans l'Echo Républicain, édition de Dreux.

Avec une pendule dans la tête

 

Horloge de la gare et témoin du temps qui passe. - Agence DREUX

Horloge de la gare et témoin du temps qui passe. - Agence DREUX

 

Impossible de trouver horloge plus rigoureuse. Plantée sur le fronton de la gare, je suis la meilleure alliée des voyageurs et des trains. Enfin ceux qui arrivent à l’heure…

Cent fois des esprits un brin anars m'ont dit, façon de moquer ma rectitude militaire, que je suis née avec une pendule dans la tête. Eh bien oui, à la seconde près, je livre l'heure aux milliers d'usagers de la gare de Dreux ; les braves d'entre les braves du 5 h 22, les employés de bureaux du 7 h 20 et les cols blancs du 7 h 52.

Cruelle 
pour les lève-tard

Faire le compte et le décompte du temps qu'il reste, c'est ma vocation et c'est une jolie charge. Car à nul autre endroit de la ville, l'heure exacte n'a autant d'importance.

Ils sont rares ceux qui s'attardent sur ma beauté, sur mon chapiteau en pierre de taille et sur mes chiffres stylisés aux armes et aux couleurs de la Ville de Dreux. Mais ils sont des milliers, d'un cil, à m'envoyer un coup d''il furtif et vaguement inquiet. Car je ne fais pas de quartier. À ceux qui se triturent les aiguilles en craignant de louper la marche de leur tortillard, je livre mon verdict en une fraction de seconde.

Cruelle pour les lève-tard, sans pitié pour les étourdis qui confondent l'heure d'hiver et l'heure d'été, je le suis encore plus pour les trains souffrant de rotules engourdies. Si les semi-directs ou directs qui n'arrivent pas à quai au coup de sifflet chronométré du chef de gare font le miel des journaux, ils font aussi mon quotidien. Du haut de mon fronton, j'assiste alors au ballet de voyageurs vidant leur sac de nerfs sur le parvis en usant de mots qui font assurément passer un sale quart d'heure aux hommes du rail.

 

Si la mécanique des trains n'est pas parfaite, la mienne tourne comme une horloge. Il y a vingt ans, je bénéficiais encore, tous les douze mois, d'une visite médicale approfondie. La médecine du travail étant devenue ce qu'elle est, les toubibs des pendules SNCF ont rangé leurs échelles et ils ont troqué mes engrenages bien huilés contre un système électronique, paraît-il infaillible.

« Je suis au turbin 
24 heures 
sur 24 »

Une question de rentabilité, sans doute. Et pourtant, je vous l'assure, je coûte bien moins cher qu'un aller-retour Dreux-Paris. Douchée par les pluies d'orage, congelée par la bise nordique, je suis au turbin 24 heures sur 24. Mes camarades cheminots ont bien lancé une grève pour inscrire les trente-cinq heures à mon cadran, rien n'a pu faire plier le patron du temps qui passe.

Condamnée au boulot perpétuel, face au boulevard Louis-Terrier, je prends alors tout mon temps pour observer la vie qui va et qui vient et tous ces automobilistes pressés. Dès 18 heures, ils tournent autour du rond-point dans le sens des aiguilles d'une montre et parfois même à contresens, histoire de gagner quelques secondes. Ces minutes montées sur ressorts précèdent les heures douces de la pleine lune et le retour des trains, au petit matin.

Pascal Boursier

A SUIVRE .DANS LES PROCHAINS NUMEROS

DE L'ECHO REPUBLICAIN.......

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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 17:23

Les vignettes de Pascal., pleines d'humour et de bon sens paraissent chaque semaine dans l'Echos Républicain de Dreux.

La solitude d’une borne à vélos

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{C} {C}

Rue Ernest-Renan, des bornes à vélos mais jamais un vélo. - Agence DREUX

Rue Ernest-Renan, des bornes à vélos mais jamais un vélo. - Agence DREUX

Rue Ernest-Renan, j’attends désespérément le client depuis des années. Je suis une borne à deux-roues et, malgré la présence de mes quinze collègues, je vis dans une solitude sans fin…

Comme j'aimerais être désirée. Comme j'aimerais voir et entendre des cyclistes jouer de la casquette et des pectoraux et se mordre les mollets, rien que pour gagner le privilège d'accrocher leur monture à ma carcasse en acier. Mais voilà, depuis quinze ans, pas l'ombre d'une roue à enchaîner.

Inutilité perpétuelle

Condamnées à une solitude et à une inutilité perpétuelles, nous sommes seize à guetter du matin au soir et du soir au matin, le client qui n'arrivera jamais. À deux pas de la médiathèque et à l'ombre d'un hôtel de la place Mésirard, c'est ici qu'un ancien adjoint au maire inspiré nous a réservé une place de choix.

En matière de cycles, le brave homme pensait sans doute en connaître un rayon tant il est vrai qu'un peu partout, dans les bistrots, dans les journaux, dans les cabinets médicaux, et même chez les écolos, on chante les louanges du vélo. Rien que des sornettes ! Les vélos, plus je leur tends les bras et plus ils se dégonflent à l'idée de pointer chez moi le bout de leur guidon.

Et le pire, c'est que les deux-roues motorisés me boudent de la même façon. J'avais bien un vieux copain monté sur une antique mob'orange des années soixante-dix, avec sacoches en cuir et cageot en plastique accroché au porte-bagages. Deux fois par semaine, il se faisait une joie d'être l'unique usager de la place, jusqu'au jour où son cyclo a rejoint le paradis de la pédale.

Œuvre d'art

Et pourtant, gratuite, ma borne à vélos est, je vous l'assure, un repoussoir à contractuels. Chez moi, aucun risque de se faire délester son compte en banque d'une vingtaine d'euros par les sprinteurs du carnet à souches.

Alors, à pédaler dans le vide, comme cela, depuis des années, à prendre racine dans le bitume froid de la rue Ernest-Renan, j'aimerais parfois me pousser du col et m'échapper vers un autre destin.

Quitte à bousculer des montagnes en ce plat pays, j'aimerais que l'on révèle enfin l''uvre d'art qui sommeille en moi. La forme de mon arceau, la patine de mon pied en châtaignier délavé par l'urine de nos toutous. À deux pas du centre d'art contemporain, il existe forcément un esthète qui consacrera enfin ma beauté.

Pascal Boursier

A SUIVRE.....

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 19:47

Chaque semaine dans l'"Echo républicain", une chronique malicieuse de Pascal Boursier.

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Pays Drouais
EURE-ET-LOIR > PAYS DROUAIS > DREUX 14/03/15 - 06H00
Avec une pendule dans la tête
Horloge de la gare et témoin du temps qui passe. - Agence DREUX

Horloge de la gare et témoin du temps qui passe. - Agence DREUX

Impossible de trouver horloge plus rigoureuse. Plantée sur le fronton de la gare, je suis la meilleure alliée des voyageurs et des trains. Enfin ceux qui arrivent à l’heure…

Cent fois des esprits un brin anars m'ont dit, façon de moquer ma rectitude militaire, que je suis née avec une pendule dans la tête. Eh bien oui, à la seconde près, je livre l'heure aux milliers d'usagers de la gare de Dreux ; les braves d'entre les braves du 5 h 22, les employés de bureaux du 7 h 20 et les cols blancs du 7 h 52.

Cruelle
pour les lève-tard

Faire le compte et le décompte du temps qu'il reste, c'est ma vocation et c'est une jolie charge. Car à nul autre endroit de la ville, l'heure exacte n'a autant d'importance.

Ils sont rares ceux qui s'attardent sur ma beauté, sur mon chapiteau en pierre de taille et sur mes chiffres stylisés aux armes et aux couleurs de la Ville de Dreux. Mais ils sont des milliers, d'un cil, à m'envoyer un coup d''il furtif et vaguement inquiet. Car je ne fais pas de quartier. À ceux qui se triturent les aiguilles en craignant de louper la marche de leur tortillard, je livre mon verdict en une fraction de seconde.

Cruelle pour les lève-tard, sans pitié pour les étourdis qui confondent l'heure d'hiver et l'heure d'été, je le suis encore plus pour les trains souffrant de rotules engourdies. Si les semi-directs ou directs qui n'arrivent pas à quai au coup de sifflet chronométré du chef de gare font le miel des journaux, ils font aussi mon quotidien. Du haut de mon fronton, j'assiste alors au ballet de voyageurs vidant leur sac de nerfs sur le parvis en usant de mots qui font assurément passer un sale quart d'heure aux hommes du rail.

 

Si la mécanique des trains n'est pas parfaite, la mienne tourne comme une horloge. Il y a vingt ans, je bénéficiais encore, tous les douze mois, d'une visite médicale approfondie. La médecine du travail étant devenue ce qu'elle est, les toubibs des pendules SNCF ont rangé leurs échelles et ils ont troqué mes engrenages bien huilés contre un système électronique, paraît-il infaillible.

« Je suis au turbin
24 heures
sur 24 »

Une question de rentabilité, sans doute. Et pourtant, je vous l'assure, je coûte bien moins cher qu'un aller-retour Dreux-Paris. Douchée par les pluies d'orage, congelée par la bise nordique, je suis au turbin 24 heures sur 24. Mes camarades cheminots ont bien lancé une grève pour inscrire les trente-cinq heures à mon cadran, rien n'a pu faire plier le patron du temps qui passe.

Condamnée au boulot perpétuel, face au boulevard Louis-Terrier, je prends alors tout mon temps pour observer la vie qui va et qui vient et tous ces automobilistes pressés. Dès 18 heures, ils tournent autour du rond-point dans le sens des aiguilles d'une montre et parfois même à contresens, histoire de gagner quelques secondes. Ces minutes montées sur ressorts précèdent les heures douces de la pleine lune et le retour des trains, au petit matin.

Pascal Boursier

A SUIVRE CHAQUE SEMAINE DANS L'ECHO REPUBLICAIN........

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10 avril 2015 5 10 /04 /avril /2015 18:45

Chaque semaine dans l'Echo Républicain de la région de Dreux

les chroniques malicieuses de Pascal Boursier.

 Un régal.......

Pays Drouais
EURE-ET-LOIR > PAYS DROUAIS > DREUX 27/02/15 - 06H00
Des égouts et des couleurs
En Grande-Rue, une plaque d’égout qui se fond dans le décor. - Agence DREUX

En Grande-Rue, une plaque d’égout qui se fond dans le décor. - Agence DREUX

Côté face, je vois les nuages défiler dans le ciel. Côté pile, je protège la porte d’entrée du monde souterrain. Vous qui passez sans me voir, je suis une plaque d’égout.

Sur la balance, sans même suivre de régime particulier, mon poids affiche une bonne cinquantaine de kilos ; jamais un gramme de fonte en trop.

Fille de Pont-à-Mousson, je suis costaude comme ces gars de Moselle qui turbinent dur dans les fonderies. Je suis à la fois unique et multiple, le plus souvent ronde comme la terre que j'affleure, parfois rectangulaire pour faire bonne figure le long d'un mur.

Baskets aériennes ou talons aiguilles

La face tournée vers le ciel, j'assiste au défilé des quatre saisons. Je transpire sous le soleil brûlant de l'été et je grelotte sans piper mot lorsque le givre de janvier m'habille pour l'hiver. Sympas, des ouvriers me fabriquent, sur mesures, un manteau en pavés ou en ciment. Ainsi, je peux me fondre dans le décor et observer sans être vue. Car une plaque d'égout, on ne la remarque jamais, sauf lorsque, soulevée par les pluies d'orage, elle se carapate à travers les rues.

Combien de paires de chaussures viennent se frotter à moi chaque jour ? Entre toutes, mes préférées sont celles des dames élégantes, aux semelles de cuir manucurées chez le cordonnier. J'aime aussi les baskets aériennes des joggeuses et les talons aiguilles hésitants des midinettes.

 

Côté délicatesse, je vous assure que les bonhommes tiennent le pompon. Ils ont souvent le pas lourd, à la façon d'un cheval percheron, la grâce en moins. Et puis il y a ceux qui larguent leurs mégots et leurs chewing-gums dans l'un de mes quatre orifices et ceux qui utilisent mes bordures pour essuyer leur pied gauche ou leur pied droit fraîchement baptisé d'une crotte de chien.

Vigie du bitume

Je le sais, j'ai l'air de gémir mais ne croyez pas qu'une plaque d'égout est dépourvue d'ego. Telle une vigie du bitume, j'empêche chacun d'entre vous de plonger dans le monde souterrain. Mes six copains égoutiers veillent sur ma santé et eux seuls peuvent m'extraire de mon logement. Sous mes pieds, ma face cachée, un escalier, des eaux usées jusqu'à la corde, et, parfois, une odeur d''uf pourri qui signale la présence tant redoutée de sulfure d'hydrogène.

Dans le langage des égoutiers, je ne suis pas une plaque d'égout mais un « tampon. » Un tampon ? Quelle horreur ! Me voici estampillée comme un simple objet d'administration, un banal élément du mobilier urbain alors que je suis une 'uvre d'art, une fille des rues et fière de l'être.

Pascal Boursier

A SUIVRE CHAQUE SEMAINE DANS L'ECHO REPUBLICAIN........

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Dreux Par Pierlouim

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  • Né à Dreux, j'y ai vécu toute mon enfance. Aprés quarante années d'exil à Lutéce, je reviens dans ma bonne ville. J'en observe la vie quotidienne et culturelle et me souviens de son histoire. Pour me joindre: pierlouim@cegetel.net

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