Cette semaine paraît dans le "DROUAIS MAGAZINE"'
une neuvième Durocasserie :
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11 N O V E M B R E.
11 NOVEMBRE 1918 – 11 heures du matin.
- Le bourdon du Beffroi tonne gravement et lentement. Les cloches claires et trépidantes de ST Pierre sonnent à toute volée. Mon grand père maternel, dans son jardin des Rochelles comprend aussitôt ce que ce tintinmare annonce.
Il est à Dreux, en convalescence de sa quatrième blessure et en attente de sa quatrième citation..
Il est heureux que soit ainsi mis fin à quatre années d’affreuse boucherie.
Mais il est triste de n’être pas auprès de ses camarades dans ce jour tant attendu..
-Dans la terre, devant le fort de Douaumont, les ossements de mon grand-père paternel, éparpillés par un obus allemand depuis Février 1916 attendent d’être (peut-être) recueillis anonymement dans un ossuaire de Verdun.
-Ce 11 Novembre est un grand jour, mais ce n’est qu’un armistice. Dans 20 ans, le canon tonnera à nouveau..
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DANS LES ANNEES SOIXANTE -
Dans la grande rue, une plaque de marbre est apposée sur le mur de la chapelle de l’Hôtel Dieu.. Y sont gravées les noms des morts Drouais de la « grande guerre» Cette guerre la der des der n’est plus que la «première »des guerres mondiales en attendant la troisième…
Cette stèle fut remplacée par cette affreuse plaque actuelle aux lettres disproportionnées et inégales : « Salle d’exposition…… ».
Mon père, employé municipal a retrouve cette mémoire des sacrifices Drouais, abandonnée et abîmée dans un fond de hangar. Cet oubli l’a choqué. Après d’âpres discussion avec la mairie, la plaque fut ressortie de son cachot et finalement installée au cimetière auprès des tombes militaires. Pour moi, elle ne fait doublon avec celle du monument aux morts, place Métézeau. Mais les noms, dont celui de mon grand-père s’effacent peu à peu.. Une restauration s’imposerait.
CHAQUE 11 NOVEMBRE à 11 heures 11 minutes et onze seconde que font nos maintenant amis d’outre Rhin ?. Je vous le donne en mille.
Pendant que les Français, drapeaux au vent et médailles au poitrail sonnent aux morts et respectent une minute de silence, les Allemands, tricornes d’opérette sur la tête, majorettes aux lestes gambettes sonnent aussi le clairon. Mais pour ouvrir la saison du carnaval, saison qui se terminera le mercredi des cendres en février prochain. (Pour plus de détail, visiter mon blog).
Quel pied de nez magistral, n’est ce pas ?. Les plénipotentiaires Allemands ont imposé aux Alliés cette date et cette heure symbolique (11, 11 (nov.) à 11 heures et 11 minutes, le chiffre 11 étant peut être synonyme de joie). Pour arrêter momentanément (20 ans) les hostilités.
Pour les Allemands la guerre 14/18 ne fut qu’un épisode sans importance. D’ailleurs pour eux, quelle défaite ? Pas un centimètre du sol Allemand ne fut touché ni détruit.. Les Français de leur coté parlent peu de l’affreuse guerre méconnue de 1870.
Le 8 mai 1945, contrairement au 11 Novembre est une grande date. Là il s’agit bien d’une reddition sans condition et non d’un simple armistice Les trois guerres Franco-allemandes puis mondiales sont définitivement terminées
Rapprochons nous de l'ami Wikipédia pour sa définition du carnaval de Cologne.
qui précise bien la date du 11 Novembre à 11 heures et onze minutes comme ouverture du carnaval.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_de_Cologne
Celui de mayence, le plus célèbre en Allemagne:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_de_Mayence
ou :
http://www.connexion-francaise.com/region/article/carnaval-de-cologne-nouvelle-edition2
Je vous rappelle les notes que j'avais consacrées l'an dernier au 11 novembre :
http://lesdurocasseriesdepierlouim.blog50.com/tag/Karneval+Er%C3%B6ffnung
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une dixième Durocasserie :
LES PETITS PANIERS DE LA TANTE BERTHE.
-Les marchés d’antan à Dreux ;
Dreux a toujours été un centre important de marchés. Les «campagnes» déboulaient dans Dreux, chaque Lundi, à pied, à cheval, en voiture, et surtout par le train ou le tramway (de nombreuses lignes ont disparu depuis l’entre deux guerres : Chartres- Maintenon, Bueil, Brézolles. Seule reste la ligne Paris Granville.
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-Les Maraîchers.
Moult «jardiniers» cultivaient fruits et légumes dans les terres arrosées par la Blaise, aux Marchebeaux (actuel Champs de Foire) ou aux Bléras (Rue des Fontaines, gué aux Anes), et aussi dans la vallée de l’Avre. Mes parents se souvenaient d’une marchande de cresson très connue pour son bagout vers 1930 sur le marché de Dreux. Elle venait à pied de St gorges Motel avec sa brouette pleine de bottes de cresson ou prenait le train de la ligne de Bueil. Ces voyages lui furent fatals. Une locomotive l’a écrasée au passage à niveau de St Georges avec tout son cresson.
-Les « Petits paniers »
Jusque dans les années 50/60, le marché général (vêtements et autres) était réparti place Métézeau et en Grande rue, la place Rotrou étant réservée à l’alimentation. Rue Rotrou, se tenait le marché aux "petits paniers". Des personnes modestes venaient vendre les produits de leur jardin (Fruits et légumes de saison, oeufs, poulets, lapins etc.).Des produits « bio » avant l’heure présentés dans des paniers en osier posés à même le sol.
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-La tante Berthe, une des tantes de ma mère habitait le village de Serville. Veuve, soixante dix ans, percevant une chiche retraite, se rendait chaque lundi matin au marché de Dreux pour vendre la modeste récolte de son jardin
D’abord à pied jusqu’à la gare de Marchezais-Broué, puis par le train jusqu’à Dreux.
Elle arrivait place Rotrou avec deux gros paniers remplis de salades, pommes, œufs, etc.
Elle s’accompagnait d’un énorme parapluie pour protéger son étal des intempéries. Le midi, ayant vendu sa petite production, elle venait déjeuner chez mes parents.
Je l'aimais bien la Tante Berthe, car elle me ramenait toujours quelques bonbons d' «en ville». Elle parlait un patois Drouais disparu maintenant, mais resté dans mes oreilles. Puis elle
repartait par le train, toujours avec ses deux paniers qui, vidés de leurs légumes, contenaient de menus produits manufacturés, achetés sur le marché.
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Après 1970, les marchés furent peu à peu regroupés place Mésirard. L’ancien arsenal des pompiers fut transformé en Marché couvert. Fermé depuis 2001 il servira bientôt de salle d’exposition.
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-Le nouveau marché couvert, ouvert cinq jours par semaine est entouré le lundi et le vendredi de commerçants non sédentaires. Deux autres marchés ont lieu, place de Verdun le lundi matin et rue Haricot le mercredi matin.
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-Petite remarque:
Si l’on n’a pas pris ses précautions sur le marché le matin, une envie pressente de poisson frais ne peut pas être satisfaite en fin d’après-midi,
car il n’y a plus de poissonnerie en centre ville.
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une onzième Durocasserie :
L'ECOLE BLANCHE.
- 1920- la population de Dreux qui n’atteint pas encore 11 000 habitants,connaît une grave crise du logement. La municipalité, sous l’impulsion du maire Maurice Viollette décide de créer un nouveau quartier sur le plateau sud: : »les Rochelles« (il sera fait de même au plateau nord)
- Après achat des terrains, création d’un office de H.LM et construction des premières maisons,en 1930 furent construites une école maternelle qui pris le nom de Jules FERRY .et en 1934 une école primaire qui prit le nom de Ferdinand BUISSON. Collaborateur de jules Ferry, il fut l’un des fondateurs de la ligue des droits de l’homme et prix Nobel de la paix en 1927 et mort en 1932.
-L’école « blanche ». Les gens des Rochelles l’appellent ainsi car elle est recouverte en crépi blanc et non comme les autres établissements scolaires construite en en pierre ou en brique rouge. Elle n’a pas d’étage. Elle est curieuse, elle a la forme d’un T. Dans la branche de gauche, quatre classes, celles des garçons, dans celle de droite les quatre classes des filles. Dans la barre du milieu qui, elle comporte un étage, la cantine, le bureau du directeur, les douches et en haut, quatre petits appartements pour les instituteurs. Oui, il y a des douches qui permettent aux enfants qui n’ont pas chez eux de vraies commodités de se laver entièrement une fois par semaine.
Devant l’école se trouve un square qui a pris le nom d’Alexandre 1er roi de Yougoslavie, assassiné en octobre 1934 lors d’un voyage officiel à Marseille avec Ministre dees affaires étrangères français Louis Barthou(qui a donné son nom à la rue qui longe l’école blanche.
-L’école «noire» Pendant la période noire de l’occupation, les allemands l’ont réquisitionnée et pour se dissimuler aux regards des avions alliés, l’ont badigeonnée à la peinture noire. .Les instituteurs et institutrices de l'école ont du se répartir avec leurs élèves dans différents endroits aux alentours : hangars, ateliers ou granges aménagés de façon sommaire en salle de classe
Le square Alexandre 1er de Yougoslavie comporte en son milieu un bassin d’environ quinze mètres de diamètre et d’une profondeur d’à peine un mètre. Les jeunes soldats allemands s’y baignaient souvent. Mais tout nus. Les mamans d’alentour horrifiées récupéraient leur progéniture jouant dans ce square.
- Mon école des années cinquante- Si je devais raconter mes souvenirs de jeune écolier à l’école blanche, il me faudrait écrire moult chroniques…Enumérons seulement quelques noms, Louis FAUVEL, Emile CARON,(les directeurs) :.Jean SAVIN, Mme GUENARD, Mr et Mme CHAUVET, Mr et Mme AUBRETON (les instits)
-L’école condorcet. Quand je suis parti de Dreux en 1960, une école destinée aux filles était en construction le long du square. L’école « Blanche »fut consacrée entièrement aux garçons. .La «mixitude» n’arriva sur les deux établissements scolaires qu’en1969.
- Le Ferdinand Buisson nouveau :
Revenant après quarante cinq d’absence loin de Dreux, j’assiste à la destruction de l’école Condorcet à la rénovation de Ferdinand Buisson.(En moins d’une vie, on peut ainsi voir construire et
détruire des bâtiments réputés solides et construits pour longtemps)
Complètement transformé, après deux ans de fermeture, l’école blanche a été rouverte à la dernière rentrée scolaire.. La façade blanche a été fermée…
L'entrée de l'école se fait dorénavant par l'arrière, rue Louis Barthou.
Longue vie à la nouvelle école Ferdinand Buisson......
Lire mes souvenirs de l'école Ferdinand Buisson dans ma chronique AN PAR AN :
Tout particulièrement Les années 1952 à 1959
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PEOPLE DROUAIS DU SIECLE DERNIER
une Durocasserie :
QUAND LES TETES COURONNEES SE MARIAIENT À DREUX.
Pour ce supplément de Noël, j’aurai pu vous entretenir de la tradition des Flambards. Mais cette fête fera l’objet de nombreux articles dans les autres médias drouais.
J’ai envie de vous parler d’événements qui n’ont rien à voir avec les fêtes de fin d’années mais qui rappellent une page fastueuse du passé récent de la ville de Dreux. Des événements que l’on nommerait «People» de nos jours.
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps Dreux était nommée « Ville royale », car la chapelle « Royale » reçoit la dépouille du dernier roi de France Louis Philippe et celles de ses descendants prétendants au trône de France. Au cas ou la royauté reviendrait à la mode en France. L’espoir fait vivre.
Le prétendant de la deuxième moitié du XX ème siècle, Henri d’Orléans, Comte de Paris avait onze enfants. Cela donna presque autant de
mariages.
Quelques uns furent effectués religieusement à la Chapelle Royale. Au moins deux mariages «civils» ont été célébrés à la mairie de Dreux par le maire de l’époque. J’ai retrouvé trace
photographique de trois de ces mariages dans la presse de l’époque.
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-Le 5 Juillet 1957, Henri (né en 1934) le fils aîné du comte de Paris, se marie avec Marie Thérèse de Wurtemberg. Le Vieux maire (87 ans à l’époque) Maurice Viollette, (Radical socialiste) remonte le voile de la mariée qui signe l’acte de mariage à la mairie de Dreux.
Mais cette union, qui aurait été «arrangée» dans un contexte de réconciliation Franco-Allemande, et malgré cinq enfants ne tiendra
pas. Le divorce «civil» sera prononcé en 1984.
Dans ces cinq enfants se trouve Jean d’Orléans, duc de Vendôme, (né en 1965) qui serait le prétendant actuel au trône de France sous le nom de Jean IV. Aux dernières nouvelles,
Jean devrait se marier en 2009 avec une espagnole proche du roi Juan Carlos, au château d’Amboise, autre propriété de la famille d’Orléans.
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-1965- Mariage de la cinquième des filles du comte de Paris, Anne. Les photographes (les paparazzis ne sont pas encore très présents à cette époque) non autorisés à entrer à l’intérieur de la Chapelle Royale, posent leurs appareils à terre de dépit et refusent de photographier le cortège.
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- Le 28 Juillet 1972. Quinze ans après le mariage de leur premier fils,
le comte et la comtesse de Paris marient leur plus jeune fille,
Chantal (née en 1946) princesse de France avec François Xavier de Sambucy de Sorgues.
- Mariage Civil à la mairie de Dreux devant le sénateur maire Jean Cauchon. (Union centriste).
La Chapelle Royale connaît aussi des cérémonies moins joyeuses.
Comme lieu de sépulture elle reçoit les dépouilles des membres de la famille d’Orléans.
Les enterrements du comte de Paris en 1999 et de son épouse en 2003 sont les derniers événements d’importance survenus à la Chapelle Royale.