La ville de Dreux, si la crise sanitaire et autres le permettent, devrait fêter les deux cent ans de la visite en 1821 de Victor Hugo à la recherche de sa dulcinée, la tendre Adèle.
J'ai consacré il y quelques temps quatre de mes chroniques dans le périodique gratuit "MtaVille à cette impromptue de Victor Hugo. En voici la réédition:
Premier Chapitre:
VICTOR HUGO AMOUREUX, A PIED DE PARIS A DREUX. 1ère partie.
Se promener la tête en l’air à Dreux permet de belles découvertes. Sur la façade du 16 de la rue GODEAU, haute perchée, une plaque éclairée par un lampadaire nous raconte :
« Le 30 Juillet 1821, VICTOR HUG, âgé de 19 ans, vint à pied de Paris, pour retrouver à Dreux celle qui devait être sa femme et que ses parents refusaient alors au jeune poète.
Il fut reçu dans cette maison occupée par Mme LE BRUN. C’est pendant ce voyage qu’il composa l’ode: AU VALLON DE CHERISY. »
Malgré sa jeunesse Victor Hugo à 19 ans était déjà un littérateur averti. A 14 ans, il écrivit «Je veux être Chateaubriand ou rien». Avec ses frères Abel et Eugène, il fonda a 17 ans, en 1819, une revue ultra «Le Conservateur littéraire» qui attirait déjà l’attention sur son talent.
En 1821, alors que NAPOLEON meurt à Sainte Hélène, Victor HUGO à 19 ans vivait son premier amour. Victor HUGO et Adèle FOUCHER sont amoureux l'un de l'autre. La maman d’Adèle est une amie de la maman de Victor. Son père, Pierre Foucher, est chef de bureau au ministère de la guerre. Mme HUGO et les parents FOUCHER ne sont pas d'accord sur l’idylle de leurs jeunes enfants. Il leur est défendu de se voir. «Depuis quand, le fils d’un général épouserait-il la fille d’un employé de bureau!» se disait Mme Hugo. Pierre Foucher lui, n’avait nullement envie d’être le beau-père d’un poète sans le sou. Par contre le père de Victor, le Général Hugo, «demi-solde» ancien général de Napoléon était tout à fait d’accord pour ce mariage. Séparé de corps avec sa femme, il vivait à Blois avec sa maîtresse. Victor et ses deux frères Abel et Eugène tous trois mineurs, étaient alors sous la garde de leur mère.
Il s’agissait d’un amour fou, Victor et Adèle s'écrivaient en secret. Victor à Adèle (il a 17 ans): «C’est le 26 Avril 1819, un soir où j’étais assis à tes pieds je t’avouai, en tremblant, que je t’aimais, et après ta réponse, mon Adèle, j’eus un courage de lion. Je m’attachai avec violence à l’idée d’être quelque chose pour toi, tout mon être en fut fortifié, je voyais enfin au moins une certitude sur la terre, celle d’être aimé.»
Adèle (un an de moins que Victor) connaissant l’opposition de son père, remit en cachette à Victor une mèche de ses cheveux et lui écrivit: «Si tu savais combien tu m’as coûté de larmes, de chagrins, de nuits blanches, vraiment tu me plaindrais».
Victor désespéré du refus du père d’Adèle se lamenta: «Déjà tout est sombre et fatal dans ma vie. J’ai dû t’aimer. Je dois te fuir.»
Mme HUGO mourut de tuberculose à 49 ans, au mois de juin 1821. Pour payer l’enterrement de leur mère, les trois frères durent vendre l’argenterie familiale. Lors de la visite de condoléances des Foucher, Victor revit Adèle. Mais les fiançailles n’étaient toujours pas décidées. Les parents Foucher pensaient que marier ces deux enfants serait pure folie, mieux valait séparer les deux tourtereaux.
Les FOUCHER cherchèrent un séjour d'été assez éloigné de Paris pour protéger Adèle de Victor. Ils décidèrent de séjourner chez le frère de leur beau-frère, qui, depuis longtemps les invitait à venir le voir à Dreux. A la mi-juillet 1821 les Foucher et leur fille s’installèrent chez Jean Baptiste Fessart, avoué de profession, rue d’Angoulême (actuelle rue d’Orléans). Ayant appris, probablement par une lettre d’Adèle, cet exil, mais sans en connaitre l’adresse exacte, Victor désemparé, partit à pied de Paris à Dreux bien décidé à retrouver sa bien-aimée.
La suite dans la prochaine note.