Pour vous faire patienter pendant l'absence de Pierlouim qui a déserté sa bonne ville de Dreux pour le soleil Narbonnais, je vous propose de vous promener chaque mercredi des mois de Juillet et d'Aout à travers les rue des Dreux.
Pour ces promenades je vous propose d'écouter l'émission que j'ai faite en son temps sur Radio Grand Ciel....
Pierlouim cause dans le poste une fois par mois au micro de Radio Grand Ciel 97.7. L'émission "HISTOIRE ET MEMOIRE DE LA REGION DROUAISE" propose une demi heure sur l'histoire de Dreux.
-LA RUE ST MARTIN.
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En écoutant l'émission "Histoire et Mémoire" vous pouvez aussi voir ou revoir les trois notes que j'ai consacrée à la rue Saint Martin. ===============================================
1- De la « FOURCHE » au pont de St MARTIN
Continuons notre promenade dans des lieux Chargés d’histoire drouaise. Un axe principal pour entrer dans la ville de Dreux: l’. Avenue du Général MARCEAU et la Rue St MARTIN.
-16 Aout 1944: Vers 16h00, à la rencontre des routes de Chartres et de Châteauneuf, au lieu-dit la «Fourche» une colonne de l’armée américaine arrivant de Marville Moutiers Brûlé est prise sous le feu d’un canon anti char allemand. Sept Américains sont tués. Les alliés répliquent en mettant hors d’état de nuire les combattants allemands. La colonne continue avec prudence sa descente vers Dreux. Une sorte de tour, église peut être, apparait juste dans l’angle de tir des canons. Le danger pouvant venir de là, les futurs libérateurs de Dreux se tiennent prêts à tirer vers cette position en hauteur. Constatant qu’aucun allemand ne s’emble s’être réfugié dans ce clocher, les Américains entrent dans Dreux sans encombre. Notre brave Beffroi venait de vivre la peur de sa vie de monument historique.
-Le 5 Juin 1948 cette partie de la rue St Martin est débaptisée en prenant le nom d’Avenue du Général MARCEAU, héros de notre capitale eurélienne. Il faudra attendre 2002, après son décès pour nommer une rue de Dreux «Rue Sam ISAACS» Lieutenant de l’armée américaine entré le premier dans notre bonne ville pour la libérer. Curieusement ce n’est pas la rue par laquelle il est entré dans Dreux mais celle d’où il en est sorti le jour même vers Mantes, l’ancienne route de Fermaincourt qui porte son nom.
-17 novembre 1870. Pendant cette guerre méconnue et pourtant terrible pour notre région, 3000 soldats français, mobiles de la Manche et du Calvados affrontèrent 15000 Prussiens et 12 canons dans la plaine entre Imbermais et Nuisement. C’est pratiquement dans la rue qui porte le nom de cette date fatidique que 300 Fusiliers marins résistèrent avec acharnement aux allemands pour permettre aux troupes françaises très inférieures en nombre de se replier vers Torçay où eut lieu dès le lendemain une autre terrible bataille. Les Prussiens entrèrent dans la ville. La guerre était finie pour Dreux mais commença alors une occupation allemande de près de deux ans.
Deux cartes postales de 1910 La rue St Martin (Av marceau) prés du pont du chemin de fer. Images prises en aval et en amont de la rue, le même jour à quelques secondes l'une de l'autre. Emouvant pour moi. Le petit garçon sur le trottoir épousera vers 1930 la soeur de ma mère. Il fut donc pour moi un oncle que j'ai bien connu.
-26 Octobre 1913: Le Président de la république Raymond POINCARE inaugure le nouvel hôpital rue St Denis. Avec le Maire de Dreux Maurice VIOLLETTE et le député Paul DESCHANEL, le Président remonte la route de Chartres pour s’arrêter rue Ferdinand GATINEAU et admirer huit «maisons ouvrières», ancêtres des «H.L.M» que vient de construire la Caisse d’épargne de Dreux, pour loger 16 familles avec près de 100 enfants. En 2010 les huit maisons sont toujours là, rénovées et proprettes. Des H.L.M construites en 1960 sont déjà détruites actuellement. La construction n’est plus ce qu’elle était en 1913.
-Vers 1150 à l’angle des actuelles avenue MARCEAU et rue de TORCAY fut fondée par les seigneurs de Nuisement la maladrerie de Saint-Gilles qui, éloignée alors de la ville, soignait les lépreux de Dreux et des alentours. Une foire annuelle début septembre permettait à la maladrerie de se financer. Cette foire a existé jusqu’en 1970. Quand la lèpre cessa de sévir, Saint Gilles devint une simple commanderie. La chapelle fut entièrement détruite en 1802
Rue Saint MARTIN-2-Du pont du chemin de fer à la Blaise.
Continuons notre promenade et descendons la Rue Saint Martin vers le centre-ville.
-Le pont du chemin de fer : En 1863 lors de l’inauguration de la ligne Paris-Dreux, malgré les demandes de la municipalité drouaise aucun pont ni tunnel n’étaient construits dans la ville (Ainsi existaient trois passages à niveaux: à Comteville, pour la nationale 12, au Bléras et au haut de la rue St Denis). Lors de la prolongation de la ligne de Dreux vers Granville inaugurée en 1870, un pont fut enfin construit pour permettre la circulation venant de la route de Chartres, sans éviter cependant un passage à niveau aux Corvées qui reste le seul encore en activité à l’intérieur de la ville de Dreux.
-Le tramway de Brezolles. Pendant plus de trente ans de 1899 à 1931 fonctionna un tramway entre Dreux et Brezolles. En cahotant et déraillant souvent, le tramway partait de la place de la gare, dévalait l’actuelle rue du bois des Fosses, traversait la rue St Martin à la hauteur du rond-point, se frayait un chemin parmi des jardins maraîchers, (Avenue de Melsungen), puis s’arrêtait à la station de la place du vieux pré (dont la maisonnette était encore visible vers 1960), puis à la station de la Place de la Bonde (Marché couvert) obliquait à angle droit devant le tribunal vers la rue St Thibault et après un dernier arrêt dans Dreux filait poussivement, à vingt à l’heure vers Brezolles
-L’Octroi de St Martin. Comme au passage à niveau de Saint Denis et aux autres entrées de Dreux, existait à St Martin une barrière d’octroi qui permettait à la Ville de percevoir des taxes sur les marchandises entrant dans son territoire. Un conflit opposa vers 1900 l’Octroi à la société du tramway car les voyageurs pouvaient se soustraire à l’impôt.
-Le Prieuré et la chapelle St Martin: La Rue Saint Martin, longtemps dénommée «Rue du faubourg Saint Martin» suit probablement le tracé de l’ancienne voir romaine reliant la cité Durocasse à la capitale des Carnutes. Son nom provient d’un prieuré qui s’élevait autour d’une chapelle dédiée à St Martin construite avant le XIème siècle et dépendant de l’abbaye de Saint Germain des Prés de Paris. Le prieuré détruit à la Révolution se trouvait à l’emplacement actuel de la maison de retraite qui a naturellement reçu le nom de «Prieuré».
-Après la guerre 39/45 se trouvaient à cet endroit les services techniques de la ville de Dreux. En 1967 ils laissèrent la place à la maison de retraite qui après quarante ans de bon fonctionnement mais n’étant plus aux normes fut détruite et reconstruite en 2006. Dans la cour d’entrée du «Prieuré» une statue en bronze d’Aimé Jules DALOU (1838-1902) représente un paysan retroussant sa manche de chemise avant de travailler aux champs. L’original se trouve au musée d’Orsay à Paris.
-Passons devant l’ancienne devanture du Savoy, un bar à la sulfureuse réputation au milieu du siècle dernier, pour nous arrêter avant le pont de la Blaise au numéro 69 de la rue St Martin à l’angle de la rue du Docteur Jousselin.
Rue St Martin -3- De la Blaise à la Blaise.
Continuons de descendre la Rue St Martin vers le centre ville.
Nous traversons la Blaise. Le pont de pierre aurait été construit en 1756 aux frais du roi de l’époque, Louis le bien aimé (quinzième du nom)
L’école primaire Saint Martin: Ses bâtiments ont une valeur historique indéniable puisqu’ils proviennent d’un hôtel particulier que les Drouais appelaient la maison du gouverneur. Cette construction de style Louis XIII fut érigée probablement à la fin du XVI siècle. Une légende peu fondée raconte qu’Henry IV aurait couché dans cette demeure près des murs fortifiés de la ville, lors d’un siège qu’il mit devant Dreux en 1590 ou 1593. En fait, on ne sait pas quand et pour qui fut édifié cet hôtel, probablement pour un gouverneur de la ville. Cette charge étant devenue purement honorifique à la fin du XVII° siècle, le gouverneur résida alors au château de Fermaincourt.
L’hôtel de la rue St Martin fut ensuite attribué aux sous-intendants de Dreux, ayant pour principale fonction de percevoir l’impôt, particulier la taille. Puis, un ancien valet de Mme de Pompadour, la famille du docteur Guersant et la famille Desmousseaux habitèrent cette vaste demeure. Le dernier des propriétaires «privé» fut Esprit Constant de Couasnon. A son décès en 1855, sa veuve légua l’immeuble à l’Institut des Frères des Ecoles chrétiennes pour en faire un pensionnat de jeunes garçons, le «Pensionnat St Pierre». En 1877 les vieux bâtiments furent détruits, et remplacés par la construction de l’immeuble actuel.
17 Novembre 1870: Lors de la guerre franco prussienne, après de rudes combats, les Mobiles français ne purent empêcher une armée de 5000 Allemands d’entrer dans Dreux par la rue St Martin.
Le frère directeur du Pensionnat St Pierre ouvrit une «ambulance» dans les locaux de l’école religieuse. Des Drouais courageux se rendirent sur le champ de bataille entre les Rochelles et Nuisement pour relever les blessés, les transporter et les soigner rue St Martin. Arrêtée par les Prussiens, Mme de Montgomméry à la tête des sauveteurs fut relâchée à condition de ne pas faire de différence entre Français et Allemands blessés. Ce fut les débuts de la croix rouge à Dreux.
1905: Après la séparation de l’Etat et de l’Eglise, le pensionnat fut transformé par la municipalité en une école primaire de filles. Le pensionnat st Pierre reprit ses activités dans un autre lieu en 1934 grâce en partie au legs de la veuve de l’ancien maire Louis Victor Dubois.
La rue Desmousseaux: Antoine Desmousseaux né à Rouen en 1757 et mort à Dreux en 1830 fut préfet et baron du premier Empire. Son fils, Bernard Desmousseaux de Givré, (Vernouillet 1794 -Paris 1854) écrivain, ami de Chateaubriand fut nommé secrétaire d’ambassade à Londres puis à Rome. De 1837 à 1851. Desmousseaux devint député d’Eure et Loir et fut le principal artisan du passage du chemin de fer à Dreux.
L’Hôtel de France: Cet Hôtel Restaurant fermé depuis quelques années et transformé en appartements fut le plus bel hôtel de Dreux. . Il eut malheureusement comme hôte indésirable pendant les heures sombres de Dreux la «Feld Gendarmerie» de l’occupant germanique.