Dans le cadre des conférences données par l'UDTL au lycée Rotrou, mardi dernier, Marcel Mas nous a présenté la vie exceptionnelle de Romain Gary.
Cette très intéressante conférence sur Romain Gary me rappelle un souvenir personnel repris dans une ancienne note de mon blog.
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Il y a 35 ans disparaissait un géant de la littérature française : Romain Gary, seul écrivain qui ait obtenu deux fois le Prix Goncourt
J’ai croisé plusieurs fois Romain Gary entre 1972 et1975. Je débutais dans la profession d’employé de banque dans une succursale rue du Bac à Paris. Et j’y tenais la caisse. L’écrivain qui habitait rue du Bac venait régulièrement à l’agence pour effectuer un certain nombre d’opérations bancaires. Je me souviens d’un homme discret parlant peu doucement avec un léger accent de l’est. Il portait souvent manteau de fourrure et chapeau à larges bords. Un regard perçant troublant mais donnant l’impression d’être ailleurs. Il n’existait pas dans les relations « bancaires » que j’ai pu avoir avec lui, la moindre forme d’arrogance que j’ai pu ressentir avec d’autres clients « célèbres ».
Vers 1974, je fus témoin d’une scène surprenante..
Romain Garry était à mon guichet et je le servais. Arrive dans l’agence Jean Seberg et son ami de l’époque. Romain Gary et la célèbre actrice américaine furent mariés de 1963 à 1970. C’est donc deux «ex» qui se rencontraient probablement par hasard dans cette agence bancaire car Jean Seberg était aussi cliente de la banque. Romain et Jean s’embrassèrent puis discutèrent quelques temps un peu à l’écart.
Gary parti, jean Seberg est venu à mon guichet. Timide avec un délicieux accent américain.. Mais des yeux superbes, troublants parmi les plus beaux que j’ai vus dans ma vie bancaire
J’ai eu du mal à la servir...
-5 ans plus tard, en 1979 la magnifique vedette américaine connaissait une mort tragique. Retrouvée dans le coffre de sa voiture succombée à une surdose de barbiturique.
-Je ne l’ai découvert que bien plus tard en 1980 après le suicide de Romain Gary : c’est pendant la période où je le voyais à la banque qu’il écrivait sur le faux nom d’Emile Ajar plusieurs romans dont « la vie devant soi » pour lequel il reçut en 1975 le deuxième prix Goncourt de sa carrière.