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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 07:00

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AN PAR AN,
               Chronique d'une jeunesse drouaise
.

J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année.
La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse drouaise :
de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..

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 1 9 5 2  

 

Une année de transition.

En cinq ans j’ai déjà appris beaucoup de choses, marcher, être autonome, parler, Cette année je monte une marche, je vais apprendre à lire, à écrire, commencer ce long chemin de près de quinze ans pendant lequel je vais ingurgiter tellement de matières diverses et variées que je m’empresserai très vite  plus tard d’oublier….Je vais aussi apprendre à monter à bicyclette, il paraît que cela par contre ne s’oublie jamais….

Mais n’allons pas trop vite.

 

C’est la première fois que je vois un cirque :

Le cirque Pinder. Il est dix heures du matin. Maman m’a amené à la gare de Dreux ….Le cirque arrive par chemin de fer. Un train entier pour lui tout seul… Des tracteurs descendent des wagons et tirent des remorquent dans lequel sont entassées les pièces du chapiteau…Ces tracteurs avec leur lourd et encombrant chargement sortent lentement et bruyamment de la gare  en laissant échapper des volutes de  fumée noire. Ils s’en vont descendre l’avenue de la gare et se dirigent vers la place Mézirard où le cirque va s’installer, à un peu moins d’un kilomètre de là….Puis des roulottes jaunes et rouges sont descendues des wagons tirées certaines par des tracteurs d’autres par des chevaux ; Je suis fasciné.

.Des chevaux quatre éléphants, des dromadaires des cages dans lesquelles on devine des fauves, descendent du train. Un cortège se forme, trois chars décorés, de belles dames emplumées, des musiciens en uniforme multicolore jouent de la trompette, du tambour. C’est la parade qui commence…La foule s’attroupe…le défilé s’ébranle et prend le même chemin que les tracteurs de tout à l’heure, Je tire maman par la manche…la musique, l’agitation me grisent, les éléphants qui marchent si pesamment me subjuguent…Nous traversons ainsi la ville, il n’est pas question à ma maman de m’empêcher de suivre…

Nous débouchons avec le cortège Place Mésirard ou le chapiteau commence à s’élever, car une bonne partie du matériel et des caravanes est aussi arrivée par la route. De grands costauds par groupes de trois ou quatre enfoncent dans le bitume de la place de longs pieux en fer en frappant tour à tour et en cadence avec de lourds marteaux. Des coups de sifflets, des ordres hurlés le martèlement des coups de masses, le froissement de la toile qui monte lentement dans le ciel autour des mats, la fanfare qui continue de jouer, des barrissements des rugissements, Je m’enivre de toute cette effervescence pendant que maman fait la queue devant la roulotte de la caisse pour louer les places de ce soir.

Toute l’après-midi je suis dans une excitation extrême.

Enfin le soir est arrivé .Nous sommes à l’intérieur du chapiteau, sur les gradins de bois en peu en hauteur…. Le spectacle commence : Les flonflons tonitruants de l’orchestre, Monsieur Royal…, le dompteur. Les lions me font peur, les trapézistes me donnent le tournis…je me tords le cou pour mieux les voir en me levant de mon banc, je gesticule….Crac, mon pied glisse, je tombe entre le banc et les planches des gradins Je chute d’environ deux mètres sur le sol. Mon papa en se faufilant sous les gradins   .me récupère. Je n’ais rien, heureusement.. Papa me remonte à ma place, me gronde, je lui sens l’envie de me mettre une de ces fessées…Mais le spectacle continue…

Je reviens épuisé à la maison, et m’endors plein de rêves dans la tête…  

Je ramène aussi un carton à découper pour en faire une maquette de cirque…

Je découpe, je colle, je plie et je déchire. Le résultat n’est pas flagrant du tout, plutôt même désastreux…..…. 

Quelques jours plus tard, en visite chez mes deux copains de crèche, Daniel et  Françoise, le frère et la sœur, je m’aperçois qu’ils ont réussi à monter ce cirque en carton. C’est magnifique…J’en suis jaloux, et peste après moi d’avoir été aussi maladroit. Au retour à la maison je déchire rageusement les morceaux de ce qui reste de ma maquette.

 

Il me reste quelque chose de l’incident de l’année dernière au 14 Juillet, ce pétard reçu dans l’œil : Une peur panique de l’Orage …

 La tante Berthe, qui a enterré son mari l’an dernier vient souvent le lundi à Dreux pour vendre quelques produits fermiers sur le marché. Elle représente ce qu’on appelle un « petit panier » Car elle étale devant elle à même le sol les paniers contenant les produits à vendre, légumes, fruits, œufs, voire lapins, fromages, poulets. Le midi elle monte de la ville à notre maison pour déjeuner avec nous. Elle repart en début d’après midi avec ses paniers vides de ses propres ventes mais en partie remplis des emplettes faites sur le marché. Elle reprend le train pour Marchezais et Serville….

Ce midi, un orage terrible s’est abattu sur la ville. Mort de trouille je me suis réfugié sous le petit lit qui se trouve dans la salle à manger….Maman n’arrive pas à me calmer. La tante Berthe arrive de la ville, complètement trempée malgré son énorme parapluie.

Découvrant  mes pieds dépassant de dessous le lit, elle me les chatouille avec la pointe de son parapluie… Elle rigole et se moque de moi….Un peu honteux je sors  pour l’embrasser. Je jure de ne plus avoir peur de l’orage……Promesse que j’aurai beaucoup de mal à tenir…..

 


A SUIVRE : Jeudi prochain : 1952.-deuxième partie.

Si vous voulez lire ou relire les chapitres précédents, 
:
A droite de ce texte, dans la rubrique : Catégories. Cliquer sur "le feuilleton".

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commentaires

J
Je viens de lire quelques pages de ton feuilleton... Tu as une excellente mémoire !<br /> Je ne sais pas si je saurais raconter mon enfance aussi bien !<br /> Bonne soirée Pierlouim.
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Dreux Par Pierlouim

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  • Né à Dreux, j'y ai vécu toute mon enfance. Aprés quarante années d'exil à Lutéce, je reviens dans ma bonne ville. J'en observe la vie quotidienne et culturelle et me souviens de son histoire. Pour me joindre: pierlouim@cegetel.net

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