En fait, Jean Hieaux n'a jamais véritablement baigné dans la
politique politicienne. Il se définissait modestement comme un serviteur, un comptable appliqué veillant scrupuleusement aux bons comptes de la ville. Il ne ménagera pas ses efforts auprès de
Jean Cauchon (1965-1977) et redressera la situation financière calamiteuse laissée - selon ses dires - par les socialistes (1977-1983).
1983 marquera un tournant dans l'engagement politique de ce
catholique pratiquant, discret et élégant. Après l'annulation des élections municipales entachées d'irrégularités et d'un écart de voix étriqué (8 voix d'avance pour Françoise Gaspard sur le
candidat de droite René-Jean Fontanille), diverses personnalités locales le poussent à conduire la liste d'opposition pour le "troisième tour" de ces municipales. Tout d'abord hésitant, il
consulte et constitue une équipe homogène à ses côtés. La liste d'opposition qui prévoit en cas de second tour une alliance avec le FN de Jean-Pierre
Stirbois.
L'histoire s'écrit ensuite le 11 septembre, date à laquelle
Dreux rentrera dans une période de haute turbulence médiatique et de querelles d'élus. Pas réellement conscient de l'onde de choc que suscite cette alliance, Jean Hieaux se réfugie derrière
le discours officiel des instances dirigeantes du RPR où tous les coups sont permis pour barrer la route aux "socialo-communistes".
Après deux années tumultueuses émaillées de règlements de
compte, la situation va progressivement se stabiliser. Mais l'image de Dreux est détériorée, il faut la reconstruire. Jean Hieaux est un fin financier mais pas nécéssairement un visionnaire
éclairé. Il va s'attacher à restaurer le calme, à gérer la ville en bon père de famille, laissant parfois un peu naïvement ses adjoints orienter la politique municipale, lui n'intervenant que
pour arbitrer.
Si la situation financière de Dreux s'améliore à la faveur d'un
sérieux plan d'austérité, le climat social tend à se dégrader stimulé en cela par la progression du FN aux différents scrutins locaux et nationaux. Après le décès accidentel de son mari,
Marie-France Stirbois est élue députée en 1989. Jean Hieaux n'est pas un prédateur de la politique mais parvient à endiguer les assauts Frontistes aux municipales de 89 et
prépare Gérard Hamel à sa succession en 1995. Mais il n'apportera pas son soutien à l'actuel maire de Dreux pour les échéances suivantes.
Rangé des affaires, on le croisait régulièrement le matin sur le
chemin allant de la rue des Capucins au Bar des Flambarts où il achetait le Figaro et la Rep. Je me suis toujours demandé pourquoi il ne s'abonnait pas. Au fond de moi, je me
doutais qu'il cherchait un prétexte pour aller à la rencontre des drouais, garder le contact avec cette ville qu'il a beaucoup aimé et servi du mieux qu'il a
pu.
=========================================================================
Retrouvez le blog de CLOCHEMERLE LES DREUX :
http://dreuxexmachina.hautetfort.com/
Une vidéo sur Jean HIEAUX-par DREUX VIDEO -
http://www.dreux.com