AN PAR AN, Chronique d'une jeunesse
drouaise.
J'ai fait le pari de raconter une vie, annèe par année. La chronique d'une vie drouaise, ou plutôt d'une jeunesse
drouaise :de 1946 à 1967. Chaque semaine, une année.....
J'y raconte mon enfance à Dreux, mais je m'attache surtout à décrire tout ce que j'ai pu observer dans la vie drouaise de l'époque...
Les personnes, les lieux, l'histoire et les petites histoires drouaises, des portraits, des atmosphéres, des anecdotes. , bref, tout ce qui fait le sel d'une vie et fournit la mémoire
en souvenirs de toutes sortes..et que peut être certains Drouais reconnaîtront..
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8-(Troisième partie.)
Grande nouvelle : A deux
cent mètres à peine de la maison, sur le Boulevard Delescluze, à l’emplacement d’une ancienne salle de bal s’est construit un cinéma.
Oui un cinéma ! Comme ce cinéma est accolé à la boulangerie café marchand de journaux de monsieur Ligonière, il s’appelle le « Moulin Blanc ».
Il est évident qu’avec mes parents nous ne pouvons pas rater l’inauguration et la première séance du Moulin Blanc.
C’est un film américain en cinémascope « l’arbre de vie » avec
Elisabeth Taylor et Montgomery Clift. C’est beau mais un peu longuet…
Enfin nous sommes très contents d’avoir un cinéma à deux pas de chez nous. Voir un film sans être obligés de descendre en ville, quel progrès.
-« Maman aurait été contente » dit maman en parlant de ma
grand-mère, « Elle qui aimait tant le cinéma, mais cela lui souciait beaucoup d’aller à l’ « IDEAL», pour elle c’était trop loin la
rue Parisis. »
Je suis très
triste ma petite chienne bâtarde blanche aux oreilles noires est morte hier dans mes bras.
Elle était malade, elle toussait et ne mangeait plus. On
a fait venir à la maison le vétérinaire, Monsieur LAFONTAINE (nom prédestiné pour un vétérinaire habitant rue ROTROU, n’est-ce pas ?). Il a pronostiqué une pleurésie et a donné des
médicaments. Curieux ce sont les mêmes médicaments que les humains. Hier matin, cela n’allait pas mieux. Elle était allongée sur le carrelage, elle geignait. Je l’ai prise dans mes bras. Elle a
posé sa tête sur mon épaule ; un soupir, et elle s’est raidie pour toujours.
C’est mon premier contact physique avec la mort.
Elle a eu une vie de chienne tranquille, mais elle n’est jamais sortie de notre jardin. Jamais on ne l’a promenée dans la rue. Elle ne rentrait dans la maison que pour manger dans la cuisine.
Elle dormait dans une caisse aménagée pour elle dans l’atelier de papa. Elle était toujours auprès de moi dans le jardin et je jouais beaucoup avec elle. Louloute s’ennuyait beaucoup de rester seule dans la cour. Elle aboyait souvent pendant notre absence. Le monsieur
du café d’en face s’est souvent plaint à papa, car il ne pouvait pas faire la sieste tranquille, l’après-midi à cause des aboiements intempestifs de Louloute. Elle a eu beaucoup de petits chiots. Les chiens du voisinage savaient franchir les barrières pour venir lui faire des petits. Papa a dû à plusieurs
reprises, en se cachant bien sur de moi, tuer les petits chiots à leur naissance. Papa les noyait dans une grande bassine d’eau. Louloute a eu dans une seule portée jusqu’à douze
chiots.
Pour moi c’est la première page de mon enfance qui se
tourne….
Maman commence
à avoir des problèmes avec le diabète, ses yeux sont envahis par la cataracte. Son grand-père est mort aveugle parait-il.
Le docteur POULET, dont le cabinet se trouve Boulevard Dubois (Poulet, nom
sympathique pour un ophtalmologiste, n’est-ce pas ?) a décidé d’opérer maman.
Pour le premier œil, le
gauche, il veut opérer maman directement à la maison, oui à la maison !
Pour cela Papa a dû, à la demande du médecin qui est grand, surélever le
lit de 30 centimètres. Il l’a fait avec des cales à sa façon. Le matin de l’opération, juste avant de partir à l’école Je vois débarquer le docteur Poulet et son assistante dans la chambre de mes
parents. Ils revêtent chacun une blouse blanche, se lavent les mains, se mettent un masque sur la bouche. Le docteur a amené une grosse lampe sur pied qu’il installe auprès de maman. Après je
n’ai pu voir, d’abord le docteur m’a fait sortir de la chambre et ensuite je suis parti à toute vitesse sur mon vélo bleu car la cloche de l’école n’attend pas…
Au retour, à midi, j’ai retrouvé maman dans son lit, un bandeau sur l’œil
gauche. Elle doit rester allongée dans son lit, la tête bien calée dans les oreillers, Il lui est interdit pendant une semaine de bouger, de se lever. Papa doit l’aider pour manger, elle ne doit
pasbouger la tête. Il se sert d’un « canard » en céramique pour la faire boire et manger de la nourriture liquide, bouillon, fromage blanc…Pour le reste papa doit lui passer le bassin.
Un vrai calvaire pour maman pendant une semaine.
Pour le deuxième œil, l’opération est faite aussi par le docteur PPOULET
mais pas à la maison, dans la clinique de la Rue PASTRE. Pour Maman (et papa) c’est plus confortable. Cette fois ci maman peut se lever au bout de trois jours, même si elle reste une semaine à la
clinique. Maman qui ne peut lire, écoute la radio. Ce qu’elle entend l’effraie :
C’est la révolte à Alger à la suite de l’exécution par le FLN de trois
prisonniers Français…On entend dans le poste les cris de la foule. C’est ce qu’on appellera plus tard la crise du 13 mai 1958 qui entraînera le
retour du Général de Gaulle…
Pendant les vacances je vais pour la quatrième et dernière fois en colonie
de vacances à Habère Poche. J’ai atteins l’âge limite de 12 ans. Encore une page d’enfance qui se tourne.
A SUIVRE :
Permettez-moi d'interrompre pour les fêtes de fin d'années ce Feuilleton.
Il reprendra, sauf contre-ordre le jeudi 7 Janver. Et nous serons déjà en 2010.
Le récit lui reprendra en 1958 (quatrième et drenière partie).
Merci Over-blog pour la mauvaise presentation du blog.......(ce serait mieux si les vignettes pouvaient s inserer devant les textes, il y a deux semaines cela etait encore
possible...)
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